Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DES_1/DES42
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
ÉLÉGIES
LA DOULEUR
Sombre douleur, dégoût du monde, 8 a
Fruit amer de l’adversité, 8 b
Où l’ âme anéantie, en sa chute profonde, 6+6 a
Rêve à peine à l’éternité, 8 b
5 Soulève ton poids qui m’opprime, 8 a
Dieu l’ordonne ; un moment laisse-moi respirer. 6+6 b
Ah ! si le désespoir à ses yeux est un crime, 6+6 a
Laisse-moi donc la force d’espérer ! 4+6 b
Si dès mes jeunes ans j’ai repoussé la vie, 6+6 a
10 Si la mélancolie enveloppa mes jours, 6+6 b
Si l’amitié, si les amours, 8 b
M’ont attristée autant qu’ils m’avaient asservie ; 6+6 a
Si déjà mon printemps n’est qu’un froid souvenir, 6+6 a
Si la mort a soufflé sur une jeune flamme 6+6 b
15 Qui vient, en s’éteignant, d’éteindre aussi mon âme, 6+6 b
Laisse-moi vivre au moins dans un autre avenir ! 6+6 a
Laisse-moi respirer, désespoir d’une mère ! 6+6 a
Dieu l’ordonne, Dieu parle à mon cœur éperdu. 6+6 b
« Suis mon arrêt, dit-il, reste encor sur la terre. » 6+6 a
20 S’il ne venait de Dieu, serait-il entendu ? 6+6 b
Mais, vers l’éternité quand cette âme brûlante 6+6 a
S’envolera, baignée encor de pleurs, 4+6 b
Délivrée à jamais d’une chaîne accablante, 6+6 a
Je reverrai mon fils : quel prix de mes douleurs ! 6+6 b
25 Éternité consolante ou terrible ! 4+6 a
Pour le méchant, c’est l’enfer, c’est son cœur ; 4+6 b
Mais pour l’être innocent, malheureux et sensible, 6+6 a
C’est le repos, c’est le bonheur ! 8 b
Ô Dieu ! quand de mon fils sonna l’heure suprême, 6+6 a
30 Un doute affreux ne m’a pas fait frémir : 4+6 b
Non, cet être charmant, au sein de la mort même, 6+6 a
N’a fait que s’endormir. 6 b
Ô tendresse ! ô douleur ! ô sublime mélange ! 6+6 a
Ses yeux remplis d’amour se ferment sur mes yeux ; 6+6 b
35 Je m’attache à son corps… Ce n’était plus qu’un ange 6+6 a
Qui s’envolait aux cieux. 6 b
mètre profils métriques : 8, 6, 6+6, 4+6
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