Métrique en Ligne
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Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
POÉSIES INÉDITES
ROMANCES
LA VALLÉE
Non ! je ne verrai plus de si belle vallée 6+6 a
Que celle où sur tes pas je descendis un jour ; 6+6 b
Où l’eau, parmi les fleurs lentement écoulée, 6+6 a
Trouve une eau qui la cherche et s’y joint sans retour. 6+6 b
5 J’étais bien ! tout parlait à mon âme ravie. 6+6 a
Ah ! les derniers rayons du jour et de la vie 6+6 a
Répandront sur mes yeux leur mourante langueur, 6+6 a
Avant que ce tableau s’efface de mon cœur. 6+6 a
Et, pourtant, ce n’est pas cette belle verdure, 6+6 a
10 Ces ruisseaux murmurants sous les jeunes roseaux, 6+6 b
Ni cette ombre des bois, cette ombre où la nature 6+6 a
Mêlait son harmonie au doux chant des oiseaux ; 6+6 b
Non, ce n’est pas du ciel la lumière enchantée, 6+6 a
Ni l’onde éblouissante, où ma vue arrêtée 6+6 a
15 Ne pouvait soutenir l’éclat d’un sable d’or, 6+6 a
Qui fait en y rêvant que je tressaille encor : 6+6 a
C’était toi, mon amour, mon avenir, mon âme ! 6+6 a
C’était toi, qui m’aimais ; toi, qui semblais heureux ! 6+6 b
C’était ton regard pur qui répandait sa flamme 6+6 a
20 Sur notre plus beau jour réfléchi dans tes yeux. 6+6 b
Le veux-tu ? retournons sous ces paisibles ombres, 6+6 a
Loin d’un monde orageux, loin de nos cités sombres ; 6+6 a
Viens ! cachés dans les fleurs, nos destins, nos amours, 6+6 a
Comme les deux ruisseaux se confondront toujours ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite de strophes
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