Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DES_1/DES17
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
IDYLLES
LE SOIR D’ÉTÉ
Venez, mes chers petits ;venez, mes jeunes âmes ; 6+6 a
Sur mes genoux, veneztous les deux vous asseoir. 6+6 b
Au soleil qui se coucheil faut dire bonsoir. 6+6 b
Voyez comme il est beaudans ses mourantes flammes ! 6+6 a
5 Sa couronne déjàn’a plus qu’un rayon d’or ; 6+6 a
Demain, plus radieuxvous le verrez encor, 6+6 a
Car on ne l’a point vus’enfuir sous un nuage. 6+6 a
La cigale a chanté :nous n’aurons point d’orage. 6+6 a
Ce soleil mûrirales fruits que vous aimez ; 6+6 a
10 Il vous rendra vos jeux,vos bouquets parfumés. 6+6 a
Dès qu’il s’éveillera,je vous dirai moi-même : 6+6 a
« Allons voir le soleil.» Jugez si je vous aime ! 6+6 a
 Les charmantes Heures viendront 8 a
 Danser autour de la journée, 8 b
15  Et, riantes, s’envoleront, 8 a
Formant avec des fleursla trame de l’année. 6+6 b
Et vous appellerezle faible agneau qui dort ; 6+6 a
Pour le baigner ce soiril n’est pas assez fort ; 6+6 a
Huit jours font tout son âge ;il se soutient à peine, 6+6 a
20 Et vous le fatiguezà courir dans la plaine. 6+6 a
Venez, il en est temps,vous baigner au ruisseau. 6+6 a
Tout semble se penchervers son cristal humide : 6+6 b
Le moucheron brûlanty pose un pied timide ; 6+6 b
Et, fatigué du jour,le flexible arbrisseau 6+6 a
25 Y trace de son frontla fugitive empreinte. 6+6 a
À ses flots attiédisconfiez-vous sans crainte ; 6+6 a
Je suis là. Voyez-vousces poissons innocents ? 6+6 a
Ne les effrayez pas,ils s’enfuiront d’eux-mêmes. 6+6 b
De vos jeunes désirson dirait les emblèmes ; 6+6 b
30 Sans les troubler encorils glissent sur vos sens. 6+6 a
Saluez, mes amours,cette vieille bergère : 6+6 a
Son sourire aux enfantsdonne une nuit légère. 6+6 a
Quoi ! vous voulez courir,pauvres petits mouillés ? 6+6 a
Ce papillon tardif,que la frcheur attire, 6+6 b
35 Baise dans vos cheveuxles lilas effeuillés, 6+6 a
Et, tout en vous bravant,je crois l’entendre rire. 6+6 b
C’est assez le poursuivreet lui jeter des fleurs, 6+6 a
Enfants ! Vos cris de joieéveillent la colombe. 6+6 b
Un roseau qui s’incline,une feuille qui tombe, 6+6 b
40 Rompt le charme légerqui suspend les douleurs. 6+6 a
Écoutez dans son nids’agiter l’hirondelle : 6+6 a
Tout lui semble un danger ;car elle a des petits. 6+6 b
Peut-être elle a rêvéqu’ils étaient tous partis ; 6+6 b
La voilà qui se calme ;elle les sent près d’elle ! 6+6 a
45 Mais la lune se lève,et pâlit mes crayons. 6+6 a
Ne bravez pas dans l’eauses humides rayons ; 6+6 a
Les pavots vont pleuvoirsur sa lente carrière. 6+6 a
Au ciel, qui donne tout,offrez votre prière ; 6+6 a
Elle est pure et charmante,et vous la dites bien. 6+6 a
50 La voix est faible encor ;mais c’est Dieu qui l’écoute ! 6+6 b
Un faible accent vers luisait trouver une route ; 6+6 b
Il entend un soupir ;il ne dédaigne rien. 6+6 a
Et maintenant dormez !Leurs mains entrelacées 6+6 a
Semblent lier encorleurs naïves pensées. 6+6 a
55 Hélas ! ces cœurs aimantsqu’elles viennent d’unir, 6+6 a
Ne les séparez pas,mon Dieu, dans l’avenir ! 6+6 a
Ils dorment. Qu’ils sont beaux !que leur mère est heureuse ! 6+6 a
Dieu n’a pas oubliéma plainte douloureuse ; 6+6 a
Sa pitié m’écoutaTout ce que j’ai perdu, 6+6 a
60 Sa pitié, je le sens,me l’a presque rendu ! 6+6 a
Sommeil ! ange invisible,aux ailes caressantes, 6+6 a
Verse sur mes enfantstes fleurs assoupissantes ; 6+6 a
Que ton baiser de mielenveloppe leurs yeux, 6+6 a
Que ton vague miroirréfléchisse leurs jeux ; 6+6 a
65 Au pied de ce berceauque mon amour balance, 6+6 a
Fais asseoir avec toil’immobile silence. 6+6 a
Ma prière est sans voix ;mais elle brûle encor. 6+6 a
Dieu ! bénissez ma nuit !Dieu ! gardez mon trésor ! 6+6 a
mètre profils métriques : 8, 6+6
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