Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DES_1/DES14
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
IDYLLES
LA FONTAINE
Et moi je n’aime plus la fontaine d’eau vive, 6+6 a
Dont la molle frcheur m’attirait vers le soir ; 6+6 b
Et comme l’autre été, dormeuse, sur sa rive, 6+6 a
Je ne vais plus m’asseoir. 6 b
5 Dans les saules émus passe-t-elle affaiblie ? 6+6 a
Je fuis vers le sentier qui ramène au hameau, 6+6 b
Sans oser regarder si du plus jeune ormeau 6+6 b
Elle baigne l’écorce, et le nom que j’oublie ! 6+6 a
Que son cristal mouvant épure les zéphyrs, 6+6 c
10 Que la fleur soit contente en s’y voyant éclore, 6+6 d
Qu’un front riant s’admire en son eau qu’il colore, 6+6 d
L’eau ne roulera plus au bruit de mes soupirs. 6+6 c
Je l’aimais l’autre été, j’aimais tout. Simple et tendre, 6+6 a
Je croyais tout sincère à l’égal de mon cœur : 6+6 b
15 Eh bien ! comme une voix que j’y venais entendre, 6+6 a
À présent tout me semble infidèle et moqueur. 6+6 b
Cette murmurante fontaine, 8 c
Appelant un secret qu’elle ne comprend pas, 6+6 d
Semblait me demander ma peine, 8 c
20 Et son charme égarait mes pas. 8 d
Elle est douce à l’oreille : oh ! c’est qu’elle est flatteuse. 6+6 a
Une image nouvelle y glisse tous les jours. 6+6 b
Elle parle… elle est libre… hélas ! elle est heureuse ; 6+6 a
Mais libre, elle est ingrate et s’échappe toujours. 6+6 b
25 Et moi je n’aime plus la fontaine d’eau vive, 6+6 a
Dont la molle frcheur m’attirait vers le soir, 6+6 b
Et comme l’autre été, rêveuse, sur sa rive, 6+6 a
Je ne vais plus m’asseoir. 6 b
mètre profils métriques : 8, 6+6, (6)
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