Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DES_1/DES140
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
POÉSIES DIVERSES
L’ÉCOLIER
Un tout petit enfants’en allait à l’école. 6+6 a
On avait dit : « Allez !… » Il tâchait d’obéir ; 6+6 b
Mais son livre était lourd,il ne pouvait courir. 6+6 b
Il pleure, et suit des yeuxune Abeille qui vole. 6+6 a
5 « Abeille, lui dit-il,voulez-vous me parler ? 6+6 a
Moi, je vais à l’école :il faut apprendre à lire ; 6+6 b
Mais le mtre est tout noir,et je n’ose pas rire : 6+6 b
Voulez-vous rire, abeille,et m’apprendre à voler ? 6+6 a
— Non, dit-elle ; j’arriveet je suis très pressée. 6+6 a
10 J’avais froid ; l’Aquilonm’a longtemps oppressée : 6+6 a
Enfin, j’ai vu les fleurs,je redescends du ciel, 6+6 a
Et je vais commencermon doux rayon de miel. 6+6 a
Voyez ! j’en ai déjàpuisé dans quatre roses ; 6+6 a
Avant une heure encornous en aurons d’écloses. 6+6 a
15 Vite, vite à la ruche !on ne rit pas toujours : 6+6 a
C’est pour faire le mielqu’on nous rend les beaux jours. » 6+6 a
Elle fuit et se perdsur la route embaumée. 6+6 a
Le frais lilas sortaitd’un vieux mur entr’ouvert ; 6+6 b
Il saluait l’aurore,et l’aurore charmée 6+6 a
20 Se montrait sans nuageet riait de l’hiver. 6+6 b
Une Hirondelle passe :elle effleure la joue 6+6 a
Du petit nonchalantqui s’attriste et qui joue ; 6+6 a
Et dans l’air suspendue,en redoublant sa voix, 6+6 a
Fait tressaillir l’échoqui dort au fond des bois. 6+6 a
25 « Oh ! bonjour ! dit l’enfant,qui se souvenait d’elle ; 6+6 a
Je t’ai vue à l’automne.Oh ! bonjour, hirondelle ! 6+6 a
Viens ! tu portais bonheurà ma maison, et moi 6+6 a
Je voudrais du bonheur.Veux-tu m’en donner, toi ? 6+6 a
Jouons. — Je le voudrais,répond la voyageuse, 6+6 a
30 Car je respire à peine,et je me sens joyeuse. 6+6 a
Mais j’ai beaucoup d’amisqui doutent du printemps ; 6+6 a
Ils rêveraient ma mortsi je tardais longtemps. 6+6 a
Non, je ne puis jouer.Pour finir leur souffrance, 6+6 a
J’emporte un brin de mousseen signe d’espérance. 6+6 a
35 Nous allons relevernos palais dégarnis ; 6+6 a
L’herbe croit, c’est l’instantdes amours et des nids. 6+6 a
J’ai tout vu. Maintenant,fidèle messagère, 6+6 a
Je vais chercher mes sœurs,là-bas sur le chemin. 6+6 b
Ainsi que nous, enfant,la vie est passagère, 6+6 a
40 Il en faut profiter.Je me sauveÀ demain ! » 6+6 b
L’enfant reste muet ;et, la tête baissée, 6+6 a
Rêve et compte ses paspour tromper son ennui, 6+6 b
Quand le livre importun,dont sa main est lassée, 6+6 a
Rompt ses fragiles nœuds,et tombe auprès de lui. 6+6 b
45 Un dogue l’observaitdu seuil de sa demeure ; 6+6 a
Stentor, gardien sévèreet prudent à la fois, 6+6 b
De peur de l’effrayerretient sa grosse voix. 6+6 b
Hélas ! peut-on criercontre un enfant qui pleure ? 6+6 a
« Bon dogue, voulez-vousque je m’approche un peu ? 6+6 a
50 Dit l’écolier plaintif.Je n’aime pas mon livre ; 6+6 b
Voyez ! ma main est rouge,il en est cause. Au jeu 6+6 a
Rien ne fatigue, on rit ;et moi je voudrais vivre 6+6 b
Sans aller à l’école, l’on tremble toujours. 6+6 a
Je m’en plains tous les soirs,et j’y vais tous les jours. 6+6 a
55 J’en suis très mécontent.Je n’aime aucune affaire. 6+6 a
Le sort des chiens me plt,car ils n’ont rien à faire. 6+6 a
Écolier ! voyez-vousce laboureur aux champs ? 6+6 a
Eh bien ! ce laboureur,dit Stentor, c’est mon mtre. 6+6 b
Il est très vigilant ;je le suis plus, peut-être. 6+6 b
60 Il dort la nuit, et moij’écarte les méchants. 6+6 a
J’éveille aussi ce bœufqui, d’un pied lent, mais ferme, 6+6 a
Va creuser les sillonsquand je garde la ferme. 6+6 a
Pour vous-même on travaille ;et, grâce à vos brebis, 6+6 a
Votre mère, en chantant,vous file des habits. 6+6 a
65 Par le travail tout plt,tout s’unit, tout s’arrange. 6+6 a
Allez donc à l’école ;allez, mon petit ange ! 6+6 a
Les chiens ne lisent pas,mais la chne est pour eux : 6+6 a
L’ignorance toujoursmène à la servitude. 6+6 b
L’homme est fin, l’homme est sage,il nous défend l’étude ; 6+6 b
70 Enfant, vous serez homme,et vous serez heureux ; 6+6 a
Les chiens vous serviront.» L’enfant l’écouta dire ; 6+6 a
Et même il le baisa.Son livre était moins lourd. 6+6 b
En quittant le bon dogue,il pense, il marche, il court. 6+6 b
L’espoir d’être homme un jourlui ramène un sourire. 6+6 a
75 À l’école, un peu tard,il arrive gment, 6+6 a
Et dans le mois des fruitsil lisait couramment. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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