Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DES_1/DES138
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
POÉSIES DIVERSES
CONTE
IMITÉ DE L’ARABE
C’était jadis. Pour un peu d’or, 8 a
Un fou quitta ses amours, sa patrie. 4+6 b
(De nos jours cette soif ne paraît point tarie ; 6+6 b
J’en connais qu’elle brûle encor.) 8 a
5 Courageux, il s’embarque ; et, surpris par l’orage, 6+6 a
Demi-mort de frayeur, il échappe au naufrage. 6+6 a
La fatigue d’abord lui donna le sommeil ; 6+6 a
Puis enfin l’appétit provoqua son réveil. 6+6 a
Au rivage, où jamais n’aborda l’Espérance, 6+6 a
10 Il cherche, mais en vain, quelque fruit savoureux ; 6+6 b
Du sable, un rocher nu, s’offrent seuls à ses yeux ; 6+6 b
Sur la vague en fureur il voit fuir l’existence. 6+6 a
L’âme en deuil, le cœur froid, le corps appesanti, 6+6 a
L’œil fixé sur les flots qui mugissent encore, 6+6 b
15 Sentant croître et crier la faim qui le dévore, 6+6 b
Dans un morne silence il reste anéanti. 6+6 a
La mer, qui par degrés se calme et se retire, 6+6 a
Laisse au pied du rocher les débris du vaisseau ; 6+6 b
L’infortuné vers lui lentement les attire, 6+6 a
20 S’y couche, se résigne, et s’apprête un tombeau. 6+6 b
Tout à coup il tressaille, il se lève, il s’élance ; 6+6 a
Il croit voir un prodige, il se jette à genoux. 6+6 b
D’un secours imprévu bénir la Providence 6+6 a
Est de tous les besoins le plus grand, le plus doux ! 6+6 b
25 Puis, en tremblant, ses mains avides 8 a
Touchent un lin mouillé, rempli de grains humides ; 6+6 a
Il presse, il interroge et la forme et le poids, 6+6 a
Y sent rouler des fruits,… des noisettes,… des noix… 6+6 a
« Des noix ! dit-il, des noix ! quel trésor plein de charmes ! » 6+6 a
30 Il déchire la toile. Ô surprise ! ô tourments ! 6+6 b
« Hélas ! dit-il, en versant quelques larmes, 4+6 a
Ce ne sont que des diamants ! » 8 b
mètre profils métriques : 8, 4+6, 6+6
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