Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DER_1/DER149
Tristan DERÈME
LA VERDURE DORÉE
1922
CXLIX
Parmi mes souvenirs, Clorinde, je choisis 6+6 a
Cette rue avec ses étalages moisis 6−6 a
Où tu voyais s'offrir en un rare mélange 6+6 b
Des florins de Florence, une plume de l'ange 6+6 b
5 Gabriel et, pendant au char d'Achille, Hector 6+6 c
(Gravure), des chapeaux : paille et demi-castor. 6+6 c
Des perles, le vert d'eau d'un fauteuil Louis XVIseize ; 6+6 d
L'écharpe blanche à glands d'or d'un garde-française ; 6+6 d
Des médailles (un aureus d'Aurélien, 8+4 e
10 Le crabe d'Agrigente et le loup argien, 6+6 e
La tortue éginète et le thon de Cyzique 6+6 f
Et la chouette athénienne) : la Physique 4+4+4 f
D'Aristote, les Commentaires de César ; 8+4 g
Des sceaux de cire verte, une peau de lézard, 6+6 g
15 Un télescope, des plantes médicinales 6−6 i
Et la collection complète des Annales 6+6 i
(Manque un tome) ; des aquarelles, des oiseaux 8+4 j
De Malacca, Manon Lescaut avec deux eaux- 6+6 j
Fortes (l'une piquée et l'autre disparue)… 6+6 k
20 L'air rouge et lourd berçait dans celte vieille rue 6+6 k
L'ombre noire de deux pigeons sur les pavés 6+6 l
Voluptueux, des perruches. Tu me suivais 4+8 m
Et quand je me tournais je te voyais sourire. 6+6 n
Clorinde, en y rêvant, je m'arrête d'écrire 6+6 n
25 Et songe avec délice et souffre de songer 6+6 l
À ces murs qui sentaient le miel et l'oranger. 6+6 m
Un gros perroquet vert cria. (1912mil neuf cent douze). 6+6 p
Briques brûlantes, vieux étalages, Toulouse 6+6 p
(S'il faut dire d'un mot le décor où l'Amour 6+6 q
30 Nous menait et, noyant sous des nappes de jour 6+6 q
Ma ténèbre, au milieu de ces ardeurs complices 6+6 r
Enivrait notre cœur de mortelles délices) 6+6 r
Toulouse (reprenons la phrase, s'il vous plaît) 6+6 s
Et ce double pigeon, Clorinde, qui volait 6+6 s
35 Comme pour imiter nos deux âmes liées, 6+6 t
Voici qu'au bord de l'eau, sous les chaudes feuillées, 6+6 t
C'est Toulouse au beau ciel, ses jardins gracieux 6+6 u
Et son fleuve et tes pleurs ; et je ferme les yeux 6+6 u
Pour me mieux dérober au jour qui m'environne 6+6 v
40 Et pour nouer en ton honneur cette couronne 6−6 v
Que sur tes noirs cheveux un rêve ira poser, 6+6 o
Cette couronne où chaque feuille est un baiser. 4+4+4 o
mètre profil métrique : 6=6
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