Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
COP_5/COP146
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
DEUXIÈME PARTIE
A ÉDOUARD PLOUVIER
N’êtes-vous pas émusquand, dans le ciel d’été, 6+6 a
Vous voyez tout à coupune étoile qui tombe ! 6+6 b
N’êtes-vous pas émus,quand, pour l’éternité, 6+6 a
Sur un poète aimése referme la tombe ! 6+6 b
5 Car n’est-ce pas toujoursun flambeau qui s’éteint 6+6 a
Et qui ne guide plusnotre marche inquiète ! 6+6 b
Notre cœur n’est-il paségalement atteint 6+6 a
Par la chute d’un astreet la mort d’un poète ? 6+6 b
Plouvier ! — Jamais, hélas !le hasard des chemins 6+6 a
10 N’avait mis devant moice doux et pur artiste. 6+6 b
Nous n’avions pas serrénos fraternelles mains ; 6+6 a
Mais, le jour j’apprissa fin, mon cœur fut triste. 6+6 b
Car, si de son labeurle poète est payé 6+6 a
Dans la vie éternelle,on dit qu’elle est meilleure, — 6+6 b
15 Je savais qu’ici-bas,ayant bien travaillé, 6+6 a
Sombre et sans récompense,il partait avant l’heure. 6+6 b
Cependant il avaitlongtemps, avec effort, 6+6 a
Labouré, pour avoircette récolte amère, 6+6 b
Lutté contre les flots,sans atterrir au port, 6+6 a
20 Et, sans toucher le but,chevauché la chimère. 6+6 b
Le peuple des faubourgssavait par cœur ses chants, 6+6 a
Et ses contes beaientl’enfance avec tendresse ; 6+6 b
A ses drames émus,terribles ou touchants, 6+6 a
La foule avait battudes mains, pleine d’ivresse. 6+6 b
25 Et voilà qu’il mourait,pauvre et presque oublié ! 6+6 a
Mais sa ville nataleenfin lui rend justice, 6+6 b
Et moi je viens, tout fierde l’honneur octroyé, 6+6 a
Afin que sa mémoireen mes vers retentisse. 6+6 b
Et toi, vieille citédont on trouve le nom 6+6 a
30 Dans les plus glorieuxfeuillets de notre histoire, 6+6 b
Toi qui vis l’Armagnacs’unir au Bourguignon, 6+6 a
Avant que de chasserl’Anglais du territoire, 6+6 b
Arras aux nobles murs, les plus triomphants 6+6 a
Sont venus se briser,depuis Louis le Juste, 6+6 b
35 Oui, tu fais bien, à l’unde tes meilleurs enfants, 6+6 a
De donner ce laurieret de dresser ce buste. 6+6 b
Car, s’il ne faut jamaisprostituer l’airain, 6+6 a
Si l’idole d’hierest souvent abattue, 6+6 b
Le poète survitdans son marbre serein, 6+6 a
40 Et sa gloire est un bonciment pour sa statue. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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