Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
COP_1/COP11
François COPPÉE
PROMENADES ET INTÉRIEURS
1872
II
La mémoire
Souvent, lorsque la main | sur les yeux, je médite, 6+6 a
Elle m’apparaît, svelte | et la tête petite, 6+6 a
Avec ses blonds cheveux | coupés courts sur le front. 6+6 b
Trouverai-je jamais | des mots qui la peindront, 6+6 b
5 La chère vision | que malgré moi j’ai fuie ? 6+6 a
Qu’est auprès de son teint | la rose après la pluie ? 6+6 a
Peut-on comparer même | au chant du bengali 6+6 b
Son exotique accent, | si clair et si joli ? 6+6 b
Est-il une grenade | entr’ouverte qui rende 6+6 a
10 L’incarnat de sa bouche | adorablement grande ? 6+6 a
Oui, les astres sont purs, | mais aucun dans les cieux, 6+6 b
Aucun n’est éclatant | et pur comme ses yeux ; 6+6 b
Et l’antilope errant | sous le taillis humide 6+6 a
N’a pas ce long regard | lumineux et timide. 6+6 a
15 Ah ! devant tant de grâce | et de charme innocent, 6+6 b
Le poète qui veut | décrire est impuissant ; 6+6 b
Mais l’amant peut du moins | s’écrier : « Sois bénie, 6+6 a
Ô faculté sublime | à l’égal du génie, 6+6 a
Mémoire, qui me rends | son sourire et sa voix, 6+6 b
20 Et qui fais qu’exilé | loin d’elle, je la vois ! » 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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