P = préposition C = clitique M = voyelle masculine F = "e" féminin | = césure |
IDYLLES | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
IV | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Fragment | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Un jeune homme dira : | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Plusieurs jeunes filles entourent un petit enfant… le cares-
sent…
— On dit que tu as fait une chanson pour Pannychis, ta cou-
sine ?…
— Oui, je l'aime, Pannychis… elle est belle. Elle a cinq
ans comme moi… Nous avons arrondi en berceau ces buissons de
roses… nous nous promenons sous cet ombrage… on ne peut
nous y troubler, car il est trop bas pour qu'on y puisse entrer. Je
lui ai donné une statue de Vénus que mon père m'a faite avec
du buis. Elle l'appelle sa fille, elle la couche sur des feuilles de
rose dans une écorce de grenade… Tous les amants font toujours
des chansons pour leur bergère… Et moi aussi, j'en ai fait une
pour elle…
— Eh bien, chante-nous ta chanson et nous te donnerons
des… et des figues mielleuses…
— Donnez-les-moi d'abord et puis je vais chanter… Il tend
ses deux mains… on lui donne… et puis, d'une voix claire et
douce, il se mit à chanter : | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Il s'en va bien baisé, bien caressé… Les jeunes beautés le
suivent de loin. Arrivées aux rosiers, elles regardent par-dessus
le berceau, sous lequel elles les voient occupés à former avec des
buissons de myrtes et de roses un temple de verdure autour d'un
petit autel pour leur statue de Vénus, elles rient. Ils lèvent la
tète, les votent et leur disent de s'en aller. On les embrasse… Et
s'en allant, la jeune Myro dit : … ô heureux âge… mes com-
pagnes, venez voir aussi chez moi les monuments de notre enfance…
j'ai entouré d'une haie, pour le conserver, le jardin que j'avais
alors… une chèvre l'aurait brouté tout entier en une heure… C'est
là que je vivais avec… là, il m'appelait déjà sa femme et je
l'appelais mon époux… nous n'étions pas plus hauts que telle
plante… nous nous serions perdus dans une forêt de Urym… vous
y verrez encore le romarin, et… s'élever en berceau comme des
cyprès autour du tombeau de marbre où sont écrits les vers
d'Anyté… Mon bien-aimé m'avait donné une cigale et une sau-
terelle. Elles moururent, je leur élevai ce tombeau parmi le
romarin et… j'étais en pleurs… La belle Anyté passa, sa lyre
à la main…
— Qu'as-tu ? me demanda-t-elle.
— Ma cigale et ma sauterelle sont mortes…
— Ah ! me dit-elle, nous devons tous mourir (cinq ou six vers
de morale)…
Puis elle écrivit sur la pierre (l'épigramme d'Anyté).
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