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F = "e" féminin
| = césure
CAM_1/CAM9
corpus Pamela Puntel
Aimé CAMP
POÉSIES NATIONALES
1871
LA STATUE DE KLEBER
La nuit règne ; elle est sans étoiles. 8 a
Les bombes se suivent dans l’air, 8 b
Et, jetant un sinistre éclair, 8 b
De l’ombre déchirent les voiles. 8 a
5 Contre nous valeureux soldats 8 a
La trombe de fer est hurlante. 8 b
La Cathédrale chancelante 8 b
Sonne d’elle-même les glas. 8 a
La mort prend d’effrayantes formes ; 8 a
10 Femmes, enfants sont écrasés ; 8 b
Les édifices embrasés 8 b
S’écroulent en débris énormes. 8 a
Ton cœur dans le bronze, ô Kléber, 8 a
Tressaille, ton regard s’effare 8 b
15 Devant ce spectacle barbare, 8 b
Devant ces horreurs de l’enfer. 8 a
Tu rêvais, ô héros du Caire, 8 a
Que le vertige de l’effroi 8 b
Courbait, frissonnants, devant toi 8 b
20 Et Mameluck et Janissaire. 8 a
Voilà que, sur ton piédestal 8 a
La chute de Strasbourg t’éveille. 8 b
Ce cri de douleur, ô merveille ! 8 b
Sort de tes lèvres de métal : 8 a
25 « Que vois-je ? Quoi ! Strasbourg est une immense tombe. 6+6 a
Je songeais au passé sous mon masque d’airain. 6+6 b
Mes songes glorieux coulaient comme le Rhin. 6+6 b
Ils s’effacent au bruit de ma cité qui tombe. 6+6 a
« Qu’êtes-vous devenus, beaux jours évanouis, 6+6 a
30 Quand, ouvrant l’avenir, la Jeune République, 6+6 b
Des rivages d’Europe à la terre biblique, 6+6 b
Attirait les regards des peuples éblouis ? 6+6 a
« Comme l’astre émergeant des abîmes de l’onde ; 6+6 a
Elle jetait au loin d’immortelles clartés. 6+6 b
35 Les nuages fuyaient de nos cieux écartés, 6+6 b
Et sa lumière était l’espérance du monde. 6+6 a
« Les despises émus tombaient à nos genoux. 6+6 a
Nous étions élevés tous à la même école : 6+6 b
Hoche, Marceau, Desaix, et le vainqueurs d’Arcole ; 6+6 b
40 Qui depuis… Mais alors il n’était qu’un de nous. 6+6 a
« Nos fronts se couronnaient de gloire plébéienne, 6+6 a
Fils du peuple, sans pain, revêtus de haillons, 6+6 b
Nos soldats repoussaient les nombreux bataillons 6+6 b
Que déchnaient les rois de Berlin et de Vienne. 6+6 a
45 « La France aux nations disait : Nous sommes sœurs ; 6+6 a
Sa foudre proclamait les droits sacrés de l’homme. 6+6 b
Porté des bords du Rhin jusqu’aux échos de Rome, 6+6 b
Son hymne de combat troublait les oppresseurs. 6+6 a
« Et maintenant, Français, qu’est-ce qu’on vous demande ? 6+6 a
50 Mon Alsace adorée… Ah ! répondez-leur : Non. 6+6 b
Répondez par le glaive et la voix du canon, 6+6 b
Et brisez sous vos pieds cette audace Allemande. 6+6 a
« Des vainqueurs de Fleurus et d’heliopolis 11 a
Enfants, vous châtierez, tant de sanglants scandales ; 6+6 b
55 Si les envahisseurs sont de cruels vandales, 6+6 b
Vous, vous ne serez pas de Romains amollis. 6+6 a
« La sainte Liberté pour vous se lève encore, 6+6 a
Et sa voix vous rappelle aux antiques vertus ; 6+6 b
Son souffle a rani tous les cœurs abattus ; 6+6 b
60 Il rendra la victoire au drapeau tricolore. 6+6 a
« O ma chère Patrie, ô France, ô Niobé ! 6+6 a
Tu ceindras de nouveau ton brillant diadème, 6+6 b
En vain tes insultes te lancent l’anathème ; 8+4 b
Le sceptre de tes mains n’est pas encore tombé. 13 a
65 « Et toi, sur des débris assise, ô cité veuve, 6+6 a
O ma mère, Strasbourg, tes malheurs finiront. 6+6 b
Tu te relèveras, gardienne du grand fleuve, 6+6 a
Et le sang des germains lavera ton affront.» 6+6 b
De cet héroïque prophète 8 a
70 La parole aux cieux se perdit ; 8 b
Mais plus d’un soldat l’entendit : 8 b
Mon humble lyre la répète. 8 a
mètre profils métriques : 8, 6=6, (11), (13)
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