Métrique en Ligne
CAM_1/CAM24
corpus Pamela Puntel
Aimé CAMP
POÉSIES NATIONALES
1871
LA CONCORDE
Deux forces règnent : l’une est des peuples la vie, 6+6 a
Elle affermit les lois, elle étouffe l’envie 6+6 a
Avec les soupçons décevants. 8 b
L’autre apporte la mort et ne sait que dissoudre ; 6+6 c
5 Sur les sociétés tombant comme la foudre, 6+6 c
Elle en jette la cendre aux vents. 8 b
Frères, qui du malheur vidons la coupe amère, 6+6 a
Ne songeons qu’à sauver la France, notre mère : 6+6 a
Son esprit nous pénètre tous. 8 b
10 Son courage héroïque a passé dans nos âmes ; 6+6 c
Des plus purs dévoûments qu’il allume les flammes, 6+6 c
Fils de la Patrie, aimons-nous. 8 b
Le même péril nous rassemble, 8 a
Chassons tout sentiment haineux, 8 b
15 Lorsqu’on lutte et qu’on meurt ensemble, 8 a
On est uni par de saints nœuds. 8 b
Notre sang en ruisseaux se mêle ; 8 c
De la concorde fraternelle 8 c
Il cimentera le pouvoir. 8 d
20 Devant le drapeau germanique 8 e
Soyons Français ; ce titre unique 8 e
Révèle à chacun son devoir. 8 d
Ne soyons, nous, enfants de notre chère France, 6+6 a
Ni Gibelin, ni Guelfe, ainsi que dans Florence, 6+6 a
25 Ni Montagu, ni Capulet. 8 b
Notre foi, notre amour, c’est la sainte Patrie, 6+6 c
Découvrant à nos yeux sa mamelle meurtrie, 6+6 c
Qui nous a nourris de son lait. 8 b
Honte à qui songe à soi, quand de la Loire aux Vosges, 6+6 a
30 Nos plus belles cités ne sont plus que des bauges 6+6 a
Où se vautre le sanglier ; 8 b
Quand un royal brigand a son lit dans Versaille, 6+6 c
Et que d’affreux boulets, le canon Krupp t’assaille, 6+6 c
O Paris, notre bouclier ! 8 b
35 Qu’importe ce qui nous sépare ? 8 a
Étouffons d’insensés débats ; 8 b
Courons, amis, sur le barbare ; 8 a
Serrons nos rangs, dans les combats. 8 b
Qu’aux pieux amant des ruines 8 c
40 L’enfant des nouvelles doctrines 8 c
Tende une généreuse main. 8 d
L’un d’un passé noble a la garde ; 8 e
L’autre vers l’avenir regarde ; 8 e
Tous deux s’embrasseront demain. 8 d
45 Notre peuple a semé dans tous les temps son verbe, 6+6 a
Il recueille l’idée en glorieuse gerbe 6+6 a
Sur son char au rapide essieu. 8 b
Ardent en ses labeurs, sous un ciel pur ou sombre, 6+6 c
Il s’obstine à poursuivre une chimère, une ombre ; 6+6 c
50 Mais cette ombre est celle de Dieu. 8 b
Et de qui donc le Juste et le Vrai sont les hôtes ? 6+6 a
Chez qui l’esprit humain de ses puissances hautes 6+6 a
A manifesté le trésor ? 8 b
Qui sur un Sinaï nouveau, dans la tempête, 6+6 c
55 A promulgué des lois que tout peuple répète ? 6+6 c
C’est la France, la France encor. 8 b
Des deux parts de sa course immense, 8 a
Que la Providence bénit, 8 b
L’une a fini, l’autre commence : 8 a
60 Notre soleil est au zénith. 8 b
Une triste éclipse l’efface ; 8 c
Mais déjà dévoilant sa face, 8 c
Il brille d’un éclat plus beau. 8 d
La France ne peut être esclave, 8 e
65 Et ni le Germain ni le Slave 8 e
N’éteindront son divin flambeau. 8 d
Nos discordes hélas ! risqueraient de l’éteindre. 6+6 a
Veillons, soyons unis. Ne laissons pas atteindre, 6+6 a
Notre âme à leur souffle infecté. 8 b
70 Saluons du regard le labarum sublime, 6+6 c
Le signe d’alliance, arc-en-ciel sur l’abîme 6+6 c
Par la République jeté. 8 b
« En avant ! en avant ! Et que Dieu nous protège ! » 6+6 a
Noble cri de Ducrot, quand, lui faisant cortège, 6+6 a
75 Paris s’élançait avec lui ! 8 b
Redisons en avant ! d’une voix unanime ; 6+6 c
Qu’un seul effort, un seul sentiment nous anime : 6+6 c
Bientôt la victoire aura lui. 8 b
Par les martyrs de notre cause, 8 a
80 Par leur holocauste immortel, 8 b
Par leur cœur sanglant qui repose 8 a
Sous un tertre, funèbre autel, 8 b
Aimons, comme ils l’aimaient, la France ; 8 c
Ne démentons point l’espérance 8 c
85 Qui les consolait du trépas. 8 d
Marchons sous leurs sacrés auspices ! 8 e
Les cieux enfin seront propices : 8 e
La nation ne mourra pas. 8 d
mètre profils métriques : 8, 6+6
forme globale type : suite périodique avec alternance de type 1
schéma : 4{2(aabccb) 1(ababccdeed)}
logo du CRISCO logo de l'université