LE DEVOIR |
AU GÉNÉRAL TROCHU
Justum et tenacem propositi virum.
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(HORACE.).
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Serrons nos rangs autour de la République
et élevons nos cœurs
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(Proclamation du Général TROCHU)..
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Voilà ta foi, Trochu.│La France te contemple, |
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Et, l’épée à la main,│elle suit ton exemple, |
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Richesses, splendide bonheur, |
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Enchantement des arts,│tout ce qui la décore, |
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Elle le jette au gouffre,│y jette plus encore… |
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Tout son sang pour sauver l’honneur. |
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b |
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Les prédictions de triomphe exprimées dans cette ode ne se sont pas réalisées.
Paris, mourant de faim, a dû se rendre, après avoir résisté près de cinq mois,
et s’être signalé par des prodiges de courage et de constance dont l’histoire
gardera le souvenir. La défense a été plus glorieuse que l’attaque. C’est ce
qu’atteste cette admirable lettre de M. le général Trochu au rédacteur de la
Liberté.
Paris, 19 février 1871
Monsieur,
Vous me demandez mon sentiment au sujet du bruit qui se répand de plus en plus
de l’entrée prochaine de l’armée allemande dans Paris. Je vous le dirai tout
entier. Après quatre mois et demi de siège , après huit combats et quatre
batailles, dont l’initiative a toujours appartenu à l’assiégé ; après le
bombardement, qui a fait tant d’innocentes victimes, après la convention que
la famine seule a pu dicter, l’ennemi devait à Paris les honneurs de la guerre,
à mois qu’il n’eût aucun souci des traditions et des règles, qui sont, devant
l’opinion, les titres de noblesse des vainqueurs et des vaincus.
Pour Paris, les honneurs de la guerre, c’étaient le respect de son enceinte et
le respect de son deuil.
L’ennemi va pénétrer dans Paris, alors qu’il n’a forcé aucun des points de
l’enceinte, pris d’assaut aucun des forts détachés, enlevé aucune des lignes
extérieures de défense ! S’il en est ainsi, que le gouvernement de la cité
lui soit remis, pour qu’il ait seul l’odieux et les responsabilités de cette
violence. Que par une muette et solennelle protestation, les portes soient
fermées, et qu’il les ouvre par le canon auquel Paris désarmé ne répondra pas.
Et laissons à la vérité, à la justice, à l’histoire, le soin de juger.
Recevez, etc.
TROCHU.
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