Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BUS_1/BUS67
Alfred BUSQUET
POÉSIES
1884
RELIQUIÆ
A UNE JEUNE AVEUGLE-NÉE
Pauvre enfant si blonde et charmante 8 a
Que je trouvai sur mon chemin, 8 b
Soleil éteint, lumière absente, 8 a
Toi dont la paupière tremblante 8 a
5 Cherche mon regard, mais en vain. 8 b
Tu ne verras pas la nature. 8 a
Les roses et le blond soleil, 8 b
L’Océan jaloux qui murmure. 8 a
Les bois touffus et la verdure. 8 a
10 Les astres, ces diamans du ciel. 8 b
Ni le ruisseau dans la vallée. 8 a
Ni la neige aux monts sourcilleux. 8 b
Ni sur la grève désolée 8 a
La mouette, cette plainte ailée. 8 a
15 N’ont pu jamais frapper tes yeux ! 8 b
Autour de toi sans cesse l'ombre, 8 a
Sans cesse autour de toi la nuit ; 8 b
Jamais, dissipant la pénombre, 8 a
Dans ton cachot si triste et sombre 8 a
20 Un chaud rayon d’été n’a lui ! 8 b
Au banquet de la vie humaine 8 a
Pourquoi Dieu t’a-t-il invité ? 8 b
Toi qui devais tramer la chaîne 8 a
Et ne connaître que la peine 8 a
25 Jusqu’au tombeau tant souhaité ! 8 b
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Après tout, frêle enfant si blonde. 8 a
Pourquoi tant pleurer sur ton sort ? 8 b
Sommes-nous pas en ce bas monde 8 a
Des hochets, dans la main profonde 8 a
30 De Dieu, jusques à notre mort ? 8 b
Tu pris ta place dans la vie 8 a
Sans te préoccuper de rien, 8 b
Prêtant une oreille ravie 8 a
A la céleste mélodie 8 a
35 Sans t’occuper du musicien ! 8 b
Tu sais l'effet et non les causes ; 8 a
Le bien, tu le sais, non le mal ; 8 b
De nos tristes métamorphoses 8 a
Tu n'as jamais vu que les roses, 8 a
40 Jamais le vrai, mais Fidéal ! 8 b
Ton illusion la plus chère. 8 a
Ton rêve aimé de tous les jours. 8 b
Tu peux les suivre sur la terre. 8 a
Heureuse enfant, et puis ta mère 8 a
45 Aura pour toi vingt ans toujours ! 8 b
mètre profil métrique : 8
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