Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BRS_1/BRS22
Henri BARBUSSE
Les Pleureuses
1895
LE SOIR EN FÊTE
DANS LE SOIR
Dans les ombres au loin, l'église a blasphé 6+6 a
Qui dit le mal de vivre avec son orgue vague. 6+6 b
Ô toi, le plus splendide et le plus affamé… 6+6 a
Tu marches sur la nuit comme sur une vague, 6+6 b
5 Quand tu lèves les yeux vers l'azur bien-aimé, 6+6 c
Tu vois le dieu du soir qui s'éloigne et qui vague 6+6 b
Et toi, pauvre comme eux et comme eux sans lien, 6+6 c
Pâle prophète ayant dans les yeux une flamme, 6+6 a
Pardonne, comme si ton pardon n'était rien ! 6+6 c
10 Et l'herbe sous tes pieds est une longue gamme. 6+6 a
Et le grand bois astral se dresse et se souvient 6+6 b
Dans le silence et la musique de ton âme 6−6 a
Le figuier, où confus et plein d'un grand dessein, 6+6 b
Tu t'adossas le soir pour rêver de merveille, 6+6 c
15 Met sa dentelle d'ombre au marbre de ton sein. 6+6 b
Et l'herbe patiente à tes pieds s'ensommeille, 6+6 c
Et l'adoration erre comme un essaim 6+6 a
À l'arbre pur et blanc, ô maître, de ta veille. 6+6 c
Pense au très long soleil sur le seuil étouffant, 6+6 a
20 Aux chambres de silence, aux douleurs dépenes, 6+6 b
Aux faibles que lassa l'avenir triomphant. 6+6 a
Car la vie est un cri vers les choses passées. 6+6 b
Et nous sentons le soir nos prières d'enfant 6+6 c
Revenir près de nous comme des délaissées… 6+6 b
25 Règne par le silence et la douceur au loin, 6+6 c
Divinise de joie un passant sur la route, 6+6 a
Et sois persua que le pauvre a besoin… 6+6 c
Ta parole est la gloire exauçant la déroute. 6+6 a
Prière radieuse, et tout près, comme un soin, 6+6 c
30 Ô voix qui parle un peu, mais qui surtout écoute 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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