Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BRI_1/BRI34
Auguste BRIZEUX
Marie
1831
BONHEUR DOMESTIQUE
Tous les jours m'apportaient une lettre nouvelle. 6+6 a
On m'écrivait : « ami, viens ! La saison est belle ; 6+6 a
Ma femme a fait pour toi décorer sa maison, 6+6 b
Et mon petit Arthur sait bégayer ton nom. » 6+6 b
5 Je partis, et deux jours d'une route poudreuse 6+6 a
M'amenèrent enfin à la maison heureuse, 6+6 a
À la blanche maison de mes heureux amis. 6+6 b
J'entrai, l'heure sonnait ; autour d'un couvert mis, 6+6 b
Dès le seuil j'aperçus, en rond sous la charmille, 6+6 a
10 Pour le repas du soir la riante famille. 6+6 a
« C'est lui ! C'est lui ! » soudain, et sièges et repas, 6+6 b
On quitte tout, on court, on me presse en ses bras ; 6+6 b
Et puis les questions, les pleurs mêlés de rire ; 6+6 a
Et ces mots que toujours on se reprend à dire : 6+6 a
15 « C'est donc lui ! Le voilà ! Le voilà près de nous ! » 6+6 b
Moi, je serrais les mains à ces tendres époux, 6+6 b
Et j'appelais Arthur, qui, le doigt dans sa bouche, 6+6 a
De loin me regardait d'un œil noir et farouche. 6+6 a
Enfin on se rassied. Rougissante à demi, 6+6 b
20 La jeune femme alors : « vraiment de ton ami 6+6 b
Tant de fois tu parlas que, moi, sans le connaître, 6+6 a
Je le jugeais ainsi, mais moins pâle peut-être. 6+6 a
— Et toi, de mon Emma que dis-tu ? Sans façon ! 6+6 b
Le paresseux pourtant de demeurer garçon ! 6+6 b
25 — Non, non ! Laissez-moi faire ; en ce bourg j'en sais une, 6+6 a
Comme il les sait aimer, douce, élégante et brune, 6+6 a
Presque une autre Marie. — ah ! Poète, tes vers 6+6 b
Nous ont souvent distraits de l'ennui des hivers : 6+6 b
Oh ! La jolie enfant ! Mais les fraîches couronnes 6+6 a
30 Que tu cueilles pour elle et dont tu l'environnes ! 6+6 a
Dans le calme, la paix, les bienveillants discours, 6+6 b
Huit jours chez ces amis ont passé, mais si courts, 6+6 b
Si légers, que mon âme alors rassérénée 6+6 a
Comme ailleurs un instant eût vu fuir une année. 6+6 a
35 Là nul vide rongeur, mais les soins du foyer, 6+6 b
L'ordre, pour chaque jour un travail régulier, 6+6 b
Une table modeste et pourtant bien remplie, 6+6 a
Cette gaîté du cœur qui se livre et s'oublie 6+6 a
Autour de soi l'aisance, un parfum de santé, 6+6 b
40 Et toujours et partout la belle propreté ; 6+6 b
Le soir, le long des blés cheminer dans la plaine, 6+6 a
Ou dans la carriole une course lointaine ; 6+6 a
Enfin, la nuit tombée, un pur et long sommeil, 6+6 b
Et les joyeux bonjours à l'heure du réveil. 6+6 b
45 Ami, comme un tissu jadis imprégné d'ambre, 6+6 a
Ici, ton souvenir, sous les bois, dans ma chambre, 6+6 a
Partout, à moi s'attache, et tes félicités, 6+6 b
Mirage gracieux, flottent à mes côtés ; 6+6 b
Et voilà que, cédant à cette fantaisie, 6+6 a
50 J'évoque dans mon cœur la chaste poésie 6+6 a
Qui dans un vers limpide a soudain reflété 6+6 b
Ta jeune et douce Emma, sa candeur, sa gaîté, 6+6 b
Entre sa mère et toi ton enfant qui se penche, 6+6 a
Et ta charmille en fleur près de ta maison blanche. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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