Métrique en Ligne
BOU_2/BOU57
Louis BOUILHET
POÉSIES. FESTONS ET ASTRAGALES
1859
MARS
Le printemps s'est hâté, mars en mai se déguise ; 6+6 a
Comme un hérisson fauve, il traîne le soleil 6+6 b
Qui lutte et fait trembler, au froid qui les aiguise, 6+6 a
Sur son dos frissonnant ses pointes de vermeil. 6+6 b
5 La brise a des chansons qui grelottent encore ; 6+6 a
Sous son capuchon rose enfermée à demi, 6+6 b
La fleur du marronnier regarde et veut éclore, 6+6 a
Puisque des pieds d'oiseaux sur sa branche ont frémi. 6+6 b
L'eau court, les liserons montent à l'escalade, 6+6 a
10 Et, de son blanc linceul secouant les lambeaux, 6+6 b
La nature sourit comme une enfant malade 6+6 a
Dont le front a gardé la pâleur des tombeaux.. 6+6 b
O germes inquiets ! j'ai connu vos audaces, 6+6 a
J'ai voulu, comme vous, forcer le temps vainqueur, 6+6 b
15 Et, rêvant les blés mûrs dans la saison des glaces, 6+6 a
Sous le premier soleil épanouir mon cœur. 6+6 b
Alors, comme aujourd'hui, le vent chantait, les nues 6+6 a
Versaient un rayon d'or à nies éclosions ; 6+6 b
Tandis que tout gonflé de sèves inconnues 6+6 a
20 Bourgeonnait, dans mon sein, l'arbre des passions. 6+6 b
L'hiver est revenu, les feuilles sont brûlées, 6+6 a
Le sol glacé résonne à chacun de mes pas, 6+6 b
Et j'ai vu se flétrir, sous d'âpres giboulées, 6+6 a
Les saintes floraisons qui ne repoussent pas ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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