Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BOU_2/BOU49
Louis BOUILHET
POÉSIES. FESTONS ET ASTRAGALES
1859
L'ESPRIT DES FLEURS
Sylphe léger, fils des molles rosées, 4+6 a
J'aime à bondir sur les gazons en fleurs, 4+6 b
Et l'arc-en-ciel aux teintes irisées 4+6 a
Fait à mon front chatoyer ses couleurs ; 4+6 b
5 Sur un brin d'herbe, en passant, je me pose, 4+6 c
Et, sous mes pieds, bourdonnent les sillons ; 4+6 d
J'ai, pour tunique, une feuille de rose, 4+6 c
J'ai, pour voler, l'aile des papillons. 4+6 d
Quand du matin glissent les brises folles, 4+6 a
10 Dès que l'oiseau commence ses chansons, 4+6 b
Avec mes doigts, j'entr'ouvre les corolles, 4+6 a
Et doucement j'éveille les buissons : 4+6 b
« Debout ! debout !… » Tout frémit, et la plaine, 4+6 c
Et le lac bleu dont je rase le bord 4+6 d
15 Avec mon char de roseaux verts qu'entraîne 4+6 c
Un scarabée à la cuirasse d'or. 4+6 d
« Debout ! debout !… » Les sveltes demoiselles 4+6 a
Dansent en rond sur les blancs nénufars, 4+6 b
Au grand soleil bruissent mes deux ailes, 4+6 a
20 Aux flots d'azur se plongent mes regards. 4+6 b
Quand vient le soir, et que les fleurs sont closes, 4+6 c
Du ver luisant je m'éclaire en chemin, 4+6 d
Et vais frapper à la porte des roses, 4+6 c
Pour m'endormir dans mon lit de satin. 4+6 d
25 L'hiver, je tremble, et mes fleurs sont flétries, 4+6 a
Sur l'arbre nu pendent les blancs frimas ; 4+6 b
Près de la vitre aux froides broderies, 4+6 a
Des blonds enfants j'écoute les ébats… 4+6 b
Mais si, parfois, je peux franchir les grilles, 4+6 c
30 Au feu qui danse, ouvrant mes doigts gelés, 4+6 d
Je me blottis au sein des jeunes filles, 4+6 c
Ou je me berce à leurs cheveux bouclés. 4+6 d
mètre profil métrique : 4+6
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