Métrique en Ligne
BOU_2/BOU47
Louis BOUILHET
POÉSIES. FESTONS ET ASTRAGALES
1859
LE CRAPAUD
L'ombre descend, la terre est brune, 8 a
Tous les bruits meurent à la fois ; 8 b
Seul, les yeux fixés sur la lune, 8 a
Le crapaud chante au bord du bois. 8 b
5 Du vieux tronc qu'un lierre festonne 8 a
Il sort ainsi, quand vient le soir ; 8 b
Comme une flûte monotone, 8 a
Sa voix monte sous le ciel noir. 8 b
Ah ! pauvre ami, vieux camarade ! 8 a
10 Que dit-elle à l'astre argenté, 8 b
Ta longue et morne sérénade 8 a
Qui pleure dans les nuits d'été ? 8 b
Crois-tu qu'enfin lasse et charmée 8 a
Par tes tristesses d'opéra, 8 b
15 Au long d'une échelle enflammée, 8 a
Ta Juliette descendra ?… 8 b
Tant que l'ombre étale ses voiles, 8 a
Il reste là, s'évertuant, 8 b
Sous le balcon d'or des étoiles, 8 a
20 Roméo sinistre et gluant. 8 b
Puis il retourne vers son antre, 8 a
Au premier sourire du jour, 8 b
Traînant, dans l'herbe, son gros ventre, 8 a
Plein de poisons et plein d'amour. 8 b
mètre profil métrique : 8
forme globale type : suite périodique
schéma : 6(abab)
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