Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BEN_1/BEN25
Isaac de BENSERADE
Poésies de Benserade
1697
STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES, ETC.
Sur une voye de bois.
STANCES.
PENDANT ce froid cuisant, vous me comblez de joye 6+6 a
De me vouloir ainsi parer de sa rigueur ; 6+6 b
Et, quand je suis sans bois, m’en promettre une voye, 6+6 a
C’est une douce voye à me gagner le cœur. 6+6 b
5 Quoique je ne possède encor qu’en espérance 6+6 a
Un trésor en hyver si doux et si plaisant, 6+6 b
J’en ressens toutefois des effets par avance, 6+6 a
Et l’offre me réchauffe au défaut du présent. 6+6 b
Je sçay que, l’acceptant, ma honte est évidente, 6+6 a
10 Et qu’un autre que moy seroit plus circonspect ; 6+6 b
Mais j’avouë à vos pieds, aimable Présidente, 6+6 a
Que je tremble de froid autant que de respect. 6+6 b
Un amour effectif en mon âme préside. 6+6 a
Qui tient la bagatelle indigne de ses vœux ; 6+6 b
15 Et c’est bien, ce me semble, aller droit au solide 6+6 a
Que prendre des cottrets plutôt que des cheveux. 6+6 b
Pour un si grand bien-fait, dont je m’efforce d’être 6+6 a
Reconnoissant vers vous autant que je le puis, 6+6 b
J’en useray des mieux, et feray bien connoître 6+6 a
20 De quel bois je me chauffe, et quel homme je suis. 6+6 b
À tous autres objets je feray banqueroute, 6+6 a
Mes flâmes brûleront sous vôtre digne aveu, 6+6 b
Et vous n’aurez pas lieu de révoquer en doute 6+6 a
Que vôtre seule grâce ait allumé mon feu ; 6+6 b
25 Qu’auprés de vos tisons, d’une veine ampoullée, 6+6 a
Pour vous je traceray des vers nobles et hauts ; 6+6 b
Car il n’est rien si doux, au fort de la gelée, 6+6 a
Que de songer en vous quand on a les pieds chauds. 6+6 b
Tenez-moy donc parole, et vous donnez la peine 6+6 a
30 D’envoyer, s’il vous plaist, vos faveurs jusqu’icy, 6+6 b
Et songez qu’il en faut une charette pleine 6+6 a
Pour le soulagement d’un amoureux transy. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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