Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BCH_1/BCH91
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
II
LA MORT DE L'AMOUR
XXXVII
Mon âme quelquefois | me semble triompher 6+6 a
Des mortelles langueurs | dont elle est poursuivie : 6+6 b
Il me revient au cœur | une soif de la vie, 6+6 b
Et je t'embrasserais | jusqu'à t'en étouffer. 6+6 a
5 Alors je prends ta main | et nous marchons ensemble 6+6 a
Comme des amoureux | au premier rendez-vous ; 6+6 b
Ils se taisent longtemps, | puis, timides et doux, 6+6 b
Parlent les yeux baissés | et d'une voix qui tremble. 6+6 a
Ah ! te rappelles-tu | comme nous nous aimions ! 6+6 a
10 Comme le frôlement | de tes cheveux de soie 6+6 b
Me faisait frissonner | de désir et de joie ! 6+6 b
Alors tu t'arrêtais | et nous nous embrassions. 6+6 a
Nous regardions la mer | par les vents soulevée, 6+6 a
Nos esprits voyageaient | bien loin sans savoir où… 6+6 b
15 Je ne sais si le bruit | des flots m'a rendu fou, 6+6 b
Si je suis mort d'amour | ou si je t'ai rêvée. 6+6 a
Oui, ma jeunesse dort, | et pour l'éternité ! 6+6 a
Ce n'est pas elle, hélas ! | qui frappait à ma porte, 6+6 b
Mon cœur n'a point parlé, | ma jeunesse est bien morte, 6+6 b
20 Et ce n'est pas sa voix | qui dans l'air a chanté. 6+6 a
Nous marcherons, muets, | dans les longues allées 6+6 a
Et sans joindre nos mains, | nos lèvres et nos cœurs, — 6+6 b
Car mon âme retombe | en ses mornes langueurs 6+6 b
Et j'écoute gémir | les vagues désolées. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université