Métrique en Ligne
BCH_1/BCH47
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
I
LA FLEUR DES EAUX
XLVI
Car toi seule es pour moi la jeunesse du monde ; 6+6 a
Tes yeux sont le soleil qui me brûle et m'inonde 6+6 a
Des plus sublimes voluptés. 8 b
Et ce sont tes cheveux qui parfumaient les roses 6+6 c
5 Que je piquais dedans, et les matins moroses 6+6 c
Par toi seule étaient enchantés. 8 b
J'ai rougi de mon sang ta bouche purpurine ! 6+6 a
Je n'étais plus jaloux de la brise marine 6+6 a
Quand ma main bouclait tes cheveux, 8 b
10 Et quand mes yeux pleuraient sur les tiens, de tendresse, 6+6 c
Prenais-tu jamais garde au matin qui caresse 6+6 c
L'onde étincelante de feux ? 8 b
Nous n'avions nul souci des choses de la terre ; 6+6 a
Embarqués tous les deux sur la mer du mystère, 6+6 a
15 Nous flottions sur l'illimité, 8 b
Aux clartés de tes yeux, sans étoiles ni phare, 6+6 c
N'écoutant pas non plus l'éclatante fanfare 6+6 c
Que chantent les matins d'été ! 8 b
Que ne sommes-nous morts ensemble dans la joie, 6+6 a
20 Ton cœur contre le mien, avant d'être la proie 6+6 a
Des mélancoliques remords, — 8 b
Tranquilles, rayonnants de jeunesse et de gloire, 6+6 c
Et les printemps futurs, gardant notre mémoire, 6+6 c
Auraient béni les jeunes morts ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
forme globale type : suite périodique
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