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| = césure
BCH_1/BCH2
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
I
LA FLEUR DES EAUX
I
L'air est plein d'une odeur exquise de lilas 6+6 a
Qui, fleurissant du haut des murs jusques en bas, 6+6 a
Embaument les cheveux des femmes. 8 b
La mer au grand soleil va toute s'embraser, 6+6 c
5 Et sur le sable fin qu'elles viennent baiser 6+6 c
Roulent d'éblouissantes lames. 8 b
Mauves ou violets, rouges et blancs, ils sont 6+6 a
Le sourire enfantin de la vieille maison 6+6 a
Que leur grâce a toute fleurie ; 8 b
10 Les femmes Dieu sait où vont les cheveux au vent, 6+6 c
Et la mer étincelle au clair soleil levant 6+6 c
Comme une immense pierrerie. 8 b
O ciel qui de ses yeux dois porter la couleur, 6+6 a
Brise qui vas chanter dans les lilas en fleur 6+6 a
15 Pour en sortir tout embaumée, 8 b
Ruisseaux qui mouillerez sa robe, ô verts sentiers, 6+6 c
Vous qui tressaillerez sous ses chers petits pieds, 6+6 c
Faites-moi voir ma-bien aimée ! 8 b
Je ne la connais pas : pourtant — je l'ai juré — 6+6 a
20 En la voyant passer je la reconnaîtrai 6+6 a
A son pied mignon qui se cambre, 8 b
Au sourire, aux cheveux entortillés, pareils 6+6 c
Aux grappes des lilas qu'un baiser du soleil 6+6 c
Aurait faits blonds comme de l'ambre. 8 b
25 L'herbe sent bon, les fleurs ont les yeux demi-clos, 6+6 a
La lumière est joyeuse et danse sur les flots — 6+6 a
J'entends là-bas chanter un merle… 8 b
Oh ! puissé-je la voir, être son bien-aimé, 6+6 c
Et qu'elle porte au cœur une rose de mai 6+6 c
30 Ou des lilas couleur de perle ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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