Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BCH_1/BCH115
Maurice Bouchor
LES POËMES DE L'AMOUR ET DE LA MER
1876
III
L'AMOUR DIVIN
XVII
Une nuit je marchais dans la campagne obscure ; 6+6 a
Je cherchais, à travers les bois et les ravins, 6+6 b
Ce calme et cette paix du cœur vraiment divins, 6+6 b
— L'inébranlable temple où siégeait Épicure. 6+6 a
5 Mais, je ne sais pourquoi, j'eus un frissonnement : 6+6 a
J'avais dans les cheveux des perles de roe ! 6+6 b
Toute cette nature endormie, apaie, 6+6 b
Plus cuisant et plus vif réveillait mon tourment. 6+6 a
Et la lune — c'était l'heure qu'elle se lève, 6+6 a
10 Vint à s'épanouir comme une large fleur. 6+6 b
Je lui criai : « Descends jusqu'au fond de mon cœur, 6+6 b
Cache-toi dans ma vie et parfume mes rêves. » 6+6 a
Et dans sa souriante et fière majesté 6+6 a
Elle continua d'éclairer la colline ; 6+6 b
15 Chaque rayon m'était comme une javeline 6+6 b
Dont la pointe fouillait mon cœur ensanglanté. 6+6 a
Elle était aussi blanche, aussi froide qu'un cierge ; 6+6 a
Cette pâleur de mort, cet air silencieux, 6+6 b
Je crus voir un convoi qui passait dans les cieux, 6+6 b
20 Et je tendis les bras vers l'implacable vierge !… 6+6 a
Mais la lune est si haut qu'on ne peut lui parler, 6+6 a
Elle n'écoute rien, cette orgueilleuse reine ! 6+6 b
Et l'on pourrait mourir sans qu'elle prit la peine 6+6 b
De vous faire un sourire et de vous consoler. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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