Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_9/BAN373
Théodore de BANVILLE
LES STALACTITES
1843-1846
Décor
Dans les grottes sans fin | brillent les Stalactites. 6+6 a
Du cyprès gigantesque | aux fleurs les plus petites, 6+6 a
Un clair jardin s'accroche | au rocher spongieux, 6+6 b
Lys de glace, roseaux, | lianes, clématites. 6+6 a
5 Des thyrses pâlissants, | bouquets prestigieux, 6+6 b
Naissent, et leur éclat | mystique divinise 6+6 c
Des villes de féerie | au vol prodigieux. 6+6 b
Voici les Alhambras | où Grenade éternise 6+6 c
Le trèfle pur ; voici | les palais aux plafonds 6+6 a
10 En feu, d'où pendent clairs | les lustres de Venise. 6+6 c
Transparents et pensifs, | de grands sphinx, des griffons 6+6 a
Projettent des regards | longs et mélancoliques 6+6 b
Sur des Dieux monstrueux | aux costumes bouffons. 6+6 a
Dans un tendre cristal | aux reflets métalliques 6+6 b
15 S'élancent, dessinant | le rhythme essentiel, 6+6 c
Vos clochetons à jour, | ô sveltes basiliques, 6+6 b
Et sous l'arbre sanglant | et providentiel 6+6 c
De la croix, sont éclos, | enamourés des mythes, 6+6 a
Les vitraux où revit | tout le peuple du ciel. 6+6 c
20 Stalactites tombant | des voûtes, stalagmites 6+6 a
Montant du sol, partout | les orgueilleux glaçons 6+6 b
Argentent de splendeurs | l'horizon sans limites. 6+6 a
Babels de diamants | où courent des frissons, 6+6 b
Colonnes à des Dieux | inconnus dédiées, 6+6 c
25 Souterrains éblouis, | miraculeux buissons, 6+6 b
Tout frémit : cent lueurs | baignent, irradiées, 6+6 c
Les coupoles qui sont | pareilles à des cieux. 6+6 a
Pourtant c'est le destin, | voûtes incendiées ! 6+6 c
Le voyageur, ravi | dans ce lieu précieux 6+6 a
30 Et sachant qu'une Nymphe | auguste est son hôtesse, 6+6 b
Parfois sur vos trésors | lève un œil soucieux. 6+6 a
Quel trouble appesanti | sur leur délicatesse 6+6 b
Pare de la langueur | mourante du sommeil 6+6 c
Ces merveilles du rêve, | et d'où vient leur tristesse ? 6+6 b
35 Hélas ! l'ardent soleil | de Dieu, le vrai soleil 6+6 c
Ne les éclaire pas | de son regard propice 6+6 a
Et fait voler plus haut | ses flèches d'or vermeil. 6+6 c
Sous un mont que jamais | le lierre ne tapisse, 6+6 a
Vit cet enchantement | qui tremble au son du cor, 6+6 b
40 Gardé par la caverne | et par le précipice. 6+6 a
Mais (chère nymphe, ô Muse | inassouvie encor, 6+6 b
Que devance le chœur | ailé des Métaphores), 6+6 c
Pour installer ce rare | et flamboyant décor, 6+6 b
Sous ces blancs chapiteaux | et ces arceaux sonores 6+6 c
45 Où les métaux ont mis | leur charme et leurs poisons, 6+6 a
Il a fallu les pleurs | des Soirs et des Aurores. 6+6 c
Car, toi pour qui le roc | orna ces floraisons 6+6 a
De rose, de safran | et d'azur constellées, 6+6 b
Tu le sais, Poésie, | ange de nos raisons, 6+6 a
50 Ces caprices divins | sont des larmes gelées ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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