Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_8/BAN344
Théodore de BANVILLE
LE SANG DE LA COUPE
1857
La Toison d'Or
I
Je vois au grand soleiltes cheveux insolents 6+6 a
Rayonner et frémir,dignes d'un chant lyrique. 6+6 b
Jaunes comme l'arc d'orde la nymphe homérique, 6+6 b
Ils courent sur ton seinpar de hardis élans. 6+6 a
5 Et l'ivoire qui mordleurs anneaux ruisselants, 6+6 a
Avant de contenircette extase féerique 6+6 b
Arrêterait plutôtles fleuves d'Amérique 6+6 b
la neige des montspleure depuis mille ans. 6+6 a
Pour caresser tes lysque la lumière adore, 6+6 a
10 Et tes blancheurs d'étoileet tes rougeurs d'aurore, 6+6 a
Ils tombent sur tes reinsen flots impétueux. 6+6 a
Pareille aux plis éparsde la poupre qui saigne, 6+6 b
Pour venir embrasserton corps voluptueux 6+6 a
Leur onde se dérobeaux baisers de ton peigne. 6+6 b
II
15 Tel brille un vin de flammeà travers sa prison, 6+6 a
Tels rayonnent, vainqueursdes nuages moroses, 6+6 b
Dans les cieux empourprésà ces métamorphoses, 6+6 b
Les jardins du soleilen pleine floraison ; 6+6 a
Telle, cette ondoyanteet soyeuse toison 6+6 a
20 S'étale fièrementsur des bosquets de roses, 6+6 b
Et, pour cacher l'Amouren leurs apothéoses, 6+6 b
Les topazes et l'ory brillent à foison. 6+6 a
S'il t peint avant moicette riche crinière, 6+6 a
Rubens, illuminantde clartés l'atmosphère, 6+6 a
25 En t fait à l'entourun splendide foyer, 6+6 a
Comme jadis, afind'éterniser ta gloire, 6+6 b
Les sculpteurs de l'Attiqueeussent fait flamboyer 6+6 a
L'or pur sur les blancheurstranquilles de l'ivoire. 6+6 b
III
Déroule tes cheveux,divins comme ta voix ! 6+6 a
30 Leurs cheveux étaient blonds,quand les filles de l'Onde, 6+6 b
Les Grâces sans ceintureet les Nymphes des bois 6+6 a
Dansaient en s'embrassantdans la forêt profonde. 6+6 b
Mais ces bandeaux, pareilsaux ornements des rois, 6+6 a
Chaque jour à présentdisparaissent du monde, 6+6 b
35 Et sans doute, ô ma sœur,pour la dernière fois, 6+6 a
J'ai sur ton front charmantbaisé la beauté blonde. 6+6 b
Lorsque Orphée, envieuxde ce rare trésor, 6+6 a
Partit pour enleverl'antique toison d'or, 6+6 a
Pour la chanter ensuiteil emporta sa lyre. 6+6 a
40 J'ai comme le hérosaccompli mon dessein, 6+6 b
O Nymphe, et maintenant,vaincu par mon délire, 6+6 a
Je célèbre cet or,parure de ton sein. 6+6 b
IV
Ainsi tu revivrastelle que nous t'aimâmes 6+6 a
Avec tes grands cheveuxqui baisent ton orteil, 6+6 b
45 Et les astres qui sontles demeures des âmes 6+6 a
Diront ce diadèmeà leurs rayons pareil. 6+6 b
Pour te donner le nimbeardent que tu réclames, 6+6 a
J'ai volé dans l'azurles feux du ciel vermeil, 6+6 b
Et, pour dorer ton frontde lumière et de flammes, 6+6 a
50 J'ai pris dans mes deux mainsles couchers du soleil. 6+6 b
Car, messager célesteaux yeux remplis d'étoiles, 6+6 a
Je n'ai pas fait fleurirmon rêve sur les toiles, 6+6 a
Ni dans l'airain sacré,ni sur les marbres blancs. 6+6 a
Mais, plus heureux, je tienscette lyre de l'Ode 6+6 b
55 Qui brave mille hivers,et cache dans ses flancs 6+6 a
Le grand art de Sappho,d'Orphée et d'Hésiode. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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