MÉTRIQUE EN LIGNE

Métrique en Ligne

a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre

BAN_5/BAN250

Théodore de BANVILLE

NOUS TOUS

1883-1884

LVIII

Don Juan

	Voilà don Juan de retour	7	a
	Et, sous les traits de Lassalle,	7	b
	Ce grand ouvri er d'amour	7	a
	Étonne et ravit la salle.	7	b

5	Esprit où rien n'est sans art,	7	a
	Pour ouvrir tous les calices,	7	b
	C'est la langue de Mozart	7	a
	Qu'il parle avec ses délices.	7	b

	Et la Femme, être qui sait	7	a
10	Tout ce qu'elle s'assimile,	7	b
	Dit tout bas : Quel vainqueur c'est !	7	a
	Il en a caressé mille !	7	b

	Mesdames, non, mille trois !	7	a
	Prises sur toutes les routes.	7	b
15	Certes, dans nos cœurs étroits	7	a
	Elle ne tiendrai ent pas toutes ;	7	b

	Mais toi, don Juan, que tua	7	a
	Le blanc commandeur de marbre,	7	b
	Tu pouvais, Gargantua,	7	a
20	Manger tous les fruits d'un arbre	7	b

	Et ceux de tout un verger !	7	a
	Heureux de ces amalgames,	7	b
	Tu menais, comme un berger,	7	a
	Le pâle troupeau des femmes.	7	b

25	C'est l'infini que tu bois !	7	a
	Tu les trouvais toutes douces :	7	b
	Comme les feuilles d'un bois,	7	a
	Brunes, ou blondes, ou rousses.	7	b

	Rien ne te fut importun,	7	a
30	Ni la duchesse pensive,	7	b
	Ni la vachère au front brun	7	a
	Lavant ses pieds dans l'eau vive.	7	b

	Tu pouvais, monstre adoré,	7	a
	Déchirer ta folle trame ;	7	b
35	Mais quand on a respiré	7	a
	La grisante odeur de femme	7	b

	Parmi des milliers d'amours	7	a
	Et des milliers d'amourettes,	7	b
	Cela vous cherche toujours :	7	a
40	C'est comme les cigarettes !	7	b

7 février 1884.

mètre

profil métrique : 7