Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_3/BAN159
Théodore de BANVILLE
Les Exilés
1867
LE BERGER
Tandis qu'autour de nous la nature se dore 6+6 a
Ivre de fleurs, d'amour et de clartés d'aurore, 6+6 a
Et que tout s'embellit de rayons souriants, 6+6 b
Les chercheurs, les penseurs, les esprits, les voyants, 6+6 b
5 Les sages, dont la main croit à ce qu'elle touche, 6+6 a
Tiennent dans leur compas l'immensité farouche, 6+6 a
Et disent : « ce berger, que vous appelez dieu, 6+6 b
N'existe pas. Là-haut, dans les plaines de feu, 6+6 b
Les blancs troupeaux, suivant la trace coutumière, 6+6 a
10 Sans nul guide, au hasard, marchent dans la lumière 6+6 a
Et, sans que jamais rien ne gêne leur essor, 6+6 b
Rentrent, quand ils sont las, dans leurs cavernes d'or. » 6+6 b
Puis dans leur noir réduit, plein d'ombre et de fue, 6+6 a
Les orgueilleux savants, dont l'oreille est fermée, 6+6 a
15 Murmurent, en montrant d'en-bas les vastes cieux : 6+6 b
« Là tout est vide, car tout est silencieux. » 6+6 b
Cependant, pour bercer l'infini qui respire, 6+6 a
Le doux berger pensif touche sa grande lyre ; 6+6 a
Il conduit par ses chants tous les monstres vermeils, 6+6 b
20 Les constellations, les hydres, les soleils, 6+6 b
Et, sans souci du vil chasseur qui tend des toiles, 6+6 a
Fait marcher devant lui ses grands troupeaux d'étoiles. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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