Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_3/BAN154
Théodore de BANVILLE
Les Exilés
1867
LE PANTIN DE LA PETITE JEANNE
À présent, le pantinest accroché devant 6+6 a
Votre table. Il est là,bien tranquille, et souvent 6+6 a
Il sourit. On l'a faitavec une poupée 6+6 b
Habillée en Pierrot.Sa taille est bien drapée ; 6+6 b
5 Puis il est gracieuxcomme le jour qui nt. 6+6 a
Il songe, avec des yeuxbleu sombre. Si ce n'est 6+6 a
Que les rubans, les nœudsd'amour et les bouffettes 6+6 b
De son habit sont bleus,et ses deux lèvres faites 6+6 b
En vermillon, il esttout blanc, comme l'hiver. 6+6 a
10  À son petit chapeautient un anneau de fer 6+6 a
Pour qu'on puisse le pendreavec un fil. Sa face 6+6 b
Est d'un rose charmantque jamais rien n'efface, 6+6 b
Et l'habit est de neigeet les agréments bleus. 6+6 a
Il garde la douceurdes êtres fabuleux : 6+6 a
15 Il est sérieux, maisavec un air de fête. 6+6 b
Il est blanc. Ses cheveux,qui volent sur sa tête, 6+6 b
Sont blancs aussi, naïveinnocence des jeux ! 6+6 a
Ils sont en ouate ; ils fontcomme un ciel nuageux 6+6 a
Sous le chapeau pointuqui lui couvre le crâne, 6+6 b
20 Et c'était le joujoude la petite Jeanne. 6+6 b
 Oh ! Je vous tresse, fleurspâles du souvenir ! 6+6 a
Elle n'aurait pas eula force de tenir 6+6 a
Ce jouet de filletteavec sa main trop tendre ; 6+6 b
Mais on avait trouvécela, de le suspendre 6+6 b
25 Avec un léger filau-dessus du berceau. 6+6 a
La douce enfant, tremblantde froid comme un oiseau, 6+6 a
En voyant la poupéeessayait de sourire. 6+6 b
Ses deux mains y touchaientalors, chère martyre ! 6+6 b
D'un geste maladif,vaguement enfantin, 6+6 a
30 Et l'on voyait tremblerà peine le pantin. 6+6 a
 C'est qu'elle était si faible,elle était si petite ! 6+6 b
Pensive, elle ployaitsous l'atteinte maudite 6+6 b
D'un mal mystérieux,privée encor de tout, 6+6 a
Ne pouvant ni marcherni se tenir debout. 6+6 a
35 Pendant ce temps qu'elle avécu, toute une année ! 6+6 b
Elle a souffert toujours,pauvre rose fanée, 6+6 b
Qui frissonnait, briséeet blanche, au moindre vent. 6+6 a
Dans ses profonds yeux brunsbrillait un feu mouvant 6+6 a
Et la douleur brûlaitsa prunelle ingénue. 6+6 b
40 Mais, après, elle étaitvite redevenue 6+6 b
Charmante. Reposéeaprès ce long effort, 6+6 a
 Elle semblait dormirtranquillement. La mort 6+6 a
Bienfaisante, effaçantla tristesse et le hâle, 6+6 b
Avait rendu la grâceau doux visage pâle, 6+6 b
45 Et sur le petit frontpar le calme enchanté 6+6 a
Comme un lys immobileavait mis la beauté. 6+6 a
Elle était belle ; maisqu'elle est plus belle encore 6+6 b
Aux cieux ! Elle est la vieen fleur qui vient d'éclore. 6+6 b
Maintenant, maintenant,mère, je vous le dis, 6+6 a
50 Elle est là-haut, avecles saints du paradis. 6+6 a
Elle est forte, elle peutmarcher ; ses pieds sont lestes 6+6 b
Et s'envolent, guidéspar les harpes célestes. 6+6 b
Son front est plus riantqu'une perle d'Ophir. 6+6 a
Elle a de beaux pantinsd'opale et de saphir, 6+6 a
55 Et triomphante, et rose,et libre de ses langes, 6+6 b
Elle joue en chantantsur les genoux des anges. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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