Métrique en Ligne
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F = "e" féminin
| = césure
BAN_17/BAN752
Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
Déja vus
Céline, avec ses cheveux roux 8 a
Dont la fauve splendeur nous flatte, 8 b
Darde ses yeux pleins de courroux, 8 a
Pareille à la bête écarlate. 8 b
5 Magnifique dans le printemps 8 a
Comme une grande fleur qui bouge, 8 b
Elle charme les airs flottants, 8 a
En portant son ombrelle rouge. 8 b
Albert, l'enragé promeneur, 8 a
10 Qui rappelle, en chantant sa gamme, 8 b
Le prince Hamlet, dans Elseneur, 8 a
La rencontre et lui dit : Madame, 8 b
Il faut employer les moments 8 a
Sans penser aux futurs désastres. 8 b
15 Voulez-vous de clairs diamants 8 a
Pareils à des cassures d'astres ? 8 b
Entrons là, chez le joaillier ; 8 a
Je veux être certain qu'on m'aime. 8 b
Acceptez un riche collier. 8 a
20 Céline répond : Tout de même. 8 b
Oui, dit Albert, nous penserons 8 a
A des rivières sans pareilles 8 b
Et, pendant que nous y serons, 8 a
Nous prendrons des pendants d'oreilles. 8 b
25 Mais on va parfois à Choisy ! 8 a
Êtes-vous de celles qu'allèche 8 b
Un équipage bien choisi ? 8 a
Bon. Je vous offre une calèche. 8 b
Je prétends vous la décocher, 8 a
30 Svelte et volant comme la foudre, 8 b
Avec chevaux, groom et cocher 8 a
Obèse, rouge sous la poudre. 8 b
Voulez-vous, madame, un hôtel 8 a
Tout en briques, dans l'avenue 8 b
35 De Villiers ? Ce sera l'autel 8 a
Où rira Vénus toute nue. 8 b
Et ce n'est pas tout, les poneys ! 8 a
Il faut que le soleil arrose 8 b
Chez vous, des tableaux japonais 8 a
40 Où flambe le ciel rouge et rose. 8 b
Céline, qu'afflige une toux 8 a
Sèche, répond : C'est une affaire. 8 b
Cher monsieur, j'accepterai tous 8 a
Les dons que vous voulez me faire. 8 b
45 Et vous ne perdrez pas au troc ! 8 a
Jeune homme, pâle comme Oreste, 8 b
C'est bien. Je prendrai tout en bloc, 8 a
Chevaux, diamants et le reste. 8 b
Mais, avec les riches appas 8 a
50 Qui sont mon armure de guerre, 8 b
Vous ne me reconnaissez pas ? 8 a
Vous m'avez vue enfant naguère. 8 b
Vous me courtisiez déjà, car 8 a
Jamais vous ne vous en privâtes, 8 b
55 Quand mes pieds nus s'évadaient, par 8 a
Les trous béants de mes savates. 8 b
J'avais l'air d'un jeune filou ; 8 a
Ma peau brune vous semblait douce. 8 b
Je peignais avec un vieux clou 8 a
60 Ma folle chevelure rousse. 8 b
Et vous, faisant tous les métiers 8 a
Pour un gain souvent illusoire, 8 b
Couchant sous les ponts, vous étiez 8 a
Un petit voyou dérisoire. 8 b
mètre profil métrique : 8
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