Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_17/BAN731
Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
Anna
A Jacques Madeleine
C'est ainsi que le Temps | nous les métamorphose 6+6 a
Et ce tas d'ombre fut | une déesse rose ; 6+6 a
Dans la sombre améthyste | on gravait ses profils, 6+6 b
Et le Désir restait | captif dans ses grands cils. 6+6 b
5 Oui, c'est Anna ! Regarde, | ô Jacques Madeleine, 6+6 a
Ce monstre grelottant | dans son haillon de laine. 6+6 a
Les ennuis éternels | grincent, inapaisés, 6+6 b
Sur sa bouche entr'ouverte | où nichaient les baisers. 6+6 b
Cette vieille, qui fut | jadis pleine de gloire, 6+6 a
10 Est terne et sans couleur, | comme la terre noire ; 6+6 a
Ses cheveux sur son front | meurtri par le remords 6+6 b
Tombent sinistrement | comme des serpents morts ; 6+6 b
Vain débris que par jeu | la Misère effiloque, 6+6 a
Son corps et ses habits | ne sont plus qu'une loque. 6+6 a
15 Errant comme une chienne | au fond de la Cité, 6+6 b
Ce spectre de folie | et de lubricité 6+6 b
Tache encor la laideur | du sombre paysage. 6+6 a
On devine pourtant | sur ce morne visage 6+6 a
Où dorment les vieux lys | dans l'ombre ensevelis, 6+6 b
20 On entrevoit parmi | ses rides et ses plis 6+6 b
Comme un vague reflet | de la splendeur première 6+6 a
Qui jadis le baignait | d'une chère lumière 6+6 a
Du temps que ses yeux bleus | réfléchissaient le jour, 6+6 b
Et l'ancien coup de griffe | horrible de l'Amour. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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