Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_17/BAN711
Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
Semper adora
O Maître de la Lyre, aïeul, race d'Homère ! 6+6 a
Hugo, quand tu vivais cette vie éphémère, 6+6 a
Devant le vaste flot que seul tu remuais, 6+6 b
Tes envieux restaient stupéfaits et muets. 6+6 b
5 Ils ne moissonnaient pas leur haine déjà mûre, 6+6 a
Et pâles, dans leurs seins, étouffaient leur murmure. 6+6 a
Maître, quand près de toi, dans un repas divin, 6+6 b
Nous te parlions, mangeant ton pain, buvant ton vin, 6+6 b
Quand nous goûtions, hélas ! vieille troupe écolière, 6+6 a
10 Tes entretiens charmants de bonté familière, 6+6 a
Dans notre souvenir devenus solennels ; 6+6 b
Quand tu nous regardais de tes yeux éternels, 6+6 b
Te garder, c'est le rêve enivrant que nous fîmes ! 6+6 a
Eux pourtant, devant toi vaincus, domptés, infimes, 6+6 a
15 Pleins d'une rage sourde et remâchant leur fiel, 6+6 b
Petits, ils t'admiraient comme un archer du ciel 6+6 b
Lançant tes flèches d'or sur les marais immondes, 6+6 a
Ou portant dans ta main, comme Dieu fait des mondes, 6+6 a
L'idéal grandiose et la réalité, 6+6 b
20 Génie entré vivant dans l'immortalité. 6+6 b
Mage qui dans les cieux mystérieux sus lire, 6+6 a
Faisant parler, chanter, frémir toute la Lyre, 6+6 a
Évoquant dans ta voix les crimes, les bourreaux, 6+6 b
Les baisers, tout un peuple effrayant de héros, 6+6 b
25 Tu nous rendais, parmi nos pleurs et nos désastres, 6+6 a
En un tas d'odes, plus nombreuses que les astres, 6+6 a
Les Pindares et les Eschyles disparus, 6−6 b
Et ne pouvant plus rien ici-bas, tu mourus. 6+6 b
Les Zoïles bouffons, dont le front vil rougeoie, 6+6 a
30 En hurlèrent alors de colère et de joie ; 6+6 a
Ils crièrent, montrant leurs appétits flagrants : 6+6 b
A présent qu'il n'est plus, nous pouvons être grands. 6+6 b
Puisqu'il prenait nos parts d'orgueil et de lumière, 6+6 a
Brillons ! notre place est à présent la première. 6+6 a
35 Nous serions comme lui bientôt, si nous voulions. 6+6 b
Frères, être un berger d'aigles et de lions, 6+6 b
Un Hugo, ce n'est pas du tout la mer à boire : 6+6 a
C'est un peu de génie avec un peu de gloire, 6+6 a
Et le vent de l'exil parmi des cheveux blancs. 6+6 b
40 C'est ainsi que ces nains heureux, jadis tremblants, 6+6 b
Exultaient. Ils disaient : Tout doit finir, en somme. 6+6 a
Voici longtemps déjà qu'on admire cet homme. 6+6 a
Assez. Ne suivez plus la trace de ses pas. 6+6 b
Allons ailleurs. — Pardon, messieurs, je n'en suis pas. 6+6 b
45 Maître, je suis un flot parmi les flots sans nombre ; 6+6 a
Mais, depuis le matin, j'ai marché dans ton ombre. 6+6 a
J'ai parfois réfléchi ta lumière, et si peu 6+6 b
Que je sois, j'ai pu voir en toi l'infini bleu. 6+6 b
Tant que je vivrai sous les grands cieux qui se dorent, 6−6 a
50 O Père, je serai parmi ceux qui t'adorent, 6+6 a
Fidèles, et s'il n'en reste qu'un, je serai 6+6 b
Celui-là, plein d'amour et le cœur ulcéré ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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