Métrique en Ligne
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F = "e" féminin
| = césure
BAN_17/BAN706
Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
La Forêt
C'est la forêt sauvage où tout un monde grouille, 6+6 a
Où l'obscurité sombre et vaste se verrouille 6+6 a
Et fait dans la nuit noire une plus noire nuit ; 6+6 b
Où tout menace, où tout se hérisse, où tout nuit, 6+6 b
5 Où tandis que les yeux devinent des cavernes, 6+6 a
On entend vaguement bouillonner les Avernes. 6+6 a
Là, dans cette funèbre et vivante prison, 6+6 b
Tout est colère, tout est piège et trahison ; 6+6 b
L'épouvante fait fuir les tremblantes gazelles. 6+6 a
10 Sur votre front gla passent de grandes ailes 6+6 a
Et vole, furieux, le souffle de la mort. 6+6 b
La ronce vous déchire et la gueule vous mord, 6+6 b
Le serpent sous vos pieds glisse au bord des abîmes, 6+6 a
L'obscurité s'emplit de carnage et de crimes ; 6+6 a
15 On marche dans la chair et dans les ossements, 6+6 b
Et de longs hurlements et des rugissements, 6+6 b
Épars dans l'ombre triste et sous les hideux voiles, 6+6 a
Montent vers le ciel noir que percent des étoiles. 6+6 a
Cette forêt bruyante, où gémissent les flots 6+6 b
20 Et les plaintes et les fureurs et les sanglots, 6−6 b
C'est toi, Cité pleurant et râlant, c'est toi, Ville, 6+6 a
Tout entière livrée à la matière vile 6+6 a
Et d'où le chaste azur s'efface et disparaît. 6+6 b
C'est toi, la fourmillante et sinistre forêt 6+6 b
25 Où, poursuivant leur proie avec des cris atroces, 6+6 a
Les hommes pantelants sont les bêtes féroces ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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