Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_17/BAN703
Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
Redites
Le bois sonore est plein | de soleil et d'amants. 6+6 a
La rosée a jeté | partout ses diamants ; 6+6 a
L'herbe est comme un tapis | riant ; sous les ramures 6+6 b
On entend des soupirs, | des sanglots, des murmures, 6+6 b
5 Et dans ce grand délire, | au monde essentiel, 6+6 a
Flotte avec son azur | l'immensité du ciel. 6+6 a
Dans les ombres, que par | endroits tachent des flammes, 6−6 b
Ces couples vont, mêlant | et confondant leurs âmes, 6+6 b
Ivres tous, et chacune | est reine pour son roi. 6+6 a
10 Ma chère vie, ô mon | trésor, je t'aime. Et toi ? 6−6 a
Je t'aime. Tous les chants | sont brodés sur ce thème 6+6 b
Et sur les lèvres vole | un seul refrain : Je t'aime ! 6+6 b
O les ravissements | toujours inépuisés ! 6+6 a
O les pleurs ! O la joie | immense des baisers ! 6+6 a
15 O spectacle divin, | sous les flots qui s'apaisent 6+6 b
Délicieusement, | quand les bouches se baisent ! 6+6 b
Ils s'enivrent du jour, | des heures, des instants. 6+6 a
Ils vont ainsi, ravis | et les cœurs palpitants, 6+6 a
Secoués de frissons, | déchirés de brûlures ; 6+6 b
20 Le vent capricieux | court dans leurs chevelures ; 6+6 b
Fronts ingénus, baignés | de lumière et de jour, 6+6 a
Ils invoquent le roi | des tendresses, l'Amour, 6+6 a
Et tandis que leurs yeux | captifs s'emparadisent, 6+6 b
Tous ils disent : Amour ! | Amour ! et le redisent. 6+6 b
25 Et le bois, les ruisseaux | jaseurs, les antres sourds 6+6 a
Écoutent ces amants, | et s'ils disent toujours 6+6 a
La même chose que | la colombe et la rose 6+6 b
Et les nids, c'est que c'est | toujours la même chose. 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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