Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_17/BAN699
Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
Massacre
Elle n'a pas treize ans ; | fillette à peine éclose, 6+6 a
Sa bouche en fleur a l'air | d'une petite rose. 6+6 a
Avec un doux ruban | d'azur autour du cou, 6+6 b
Elle va devant elle | et sans savoir jusqu'où. 6+6 b
5 Affamée elle mange | et dévore des pommes 6+6 a
Avec ses dents de nacre, | et regarde les hommes 6+6 a
D'un air effronté, mais | cependant ingénu. 6+6 b
Elle se réjouit | de montrer son bras nu 6+6 b
En lorgnant au bazar | quelque bijou de cuivre. 6+6 a
10 Si parfois un passant | fait mine de la suivre 6+6 a
Et semble affriandé | par ses minces appas, 6+6 b
Vite elle fait la dame | et ralentit son pas. 6+6 b
On voit je ne sais quel | mystérieux délire 6+6 a
Et quel affolement | dans son vague sourire ; 6+6 a
15 Et pourtant, malgré son | manège triomphant, 6−6 b
Elle a bien l'ignorance | auguste de l'enfant 6+6 b
Dans ses yeux pleins de grâce | et de mélancolie. 6+6 a
Oh ! quel deuil, la naïve | innocence avilie ! 6+6 a
Chantonnant son refrain | comme un oiseau bavard, 6+6 b
20 Elle va sans repos | le long du boulevart, 6+6 b
Traînant son corps fragile | et son âme tuée, 6+6 a
Pauvre petite, hélas ! | déjà prostituée. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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