Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_17/BAN698
Théodore de BANVILLE
DANS LA FOURNAISE
Dernières Poésies
1892
Mourir, dormir
Il boite affreusement, ce vieux cheval de fiacre. 6+6 a
Ses yeux tout grands ouverts ont des blancheurs de nacre. 6+6 a
Il voudrait se coucher, dormir ; il ne peut pas. 6+6 b
Sur le pavé glissant il bute à chaque pas. 6+6 b
5 Il ressemble à ces morts qu'on traîne sur des claies ; 6+6 a
Ses jambes et ses flancs sont tout couverts de plaies ; 6+6 a
Sa bouche molle et noire est gonflée en dedans. 6+6 b
Tragique, il mord le vide avec ses longues dents, 6+6 b
Tandis que le cocher l'injurie et le fouaille 6+6 a
10 Et chaque fois déchire une nouvelle entaille, 6+6 a
Gros homme rouge, avec des gtés de noceur. 6+6 b
En quelque horrible songe il voit l'équarrisseur ; 6+6 b
Alors, comme il trébuche, accablé par ce rêve, 6+6 a
Bien vite, à coups de fouet son bourreau le relève. 6+6 a
15 Allons, hue ! Eh ! va donc, carcan ! va donc, chahut ! 6+6 b
Eh ! va donc, président ! carcasse ! Gamahut ! 6+6 b
Sur le cheval, en proie aux angoisses dernières, 6+6 a
Le fouet, ivre et féroce, enlève des lanières. 6+6 a
Ce pauvre être perclus, battu, martyri 6+6 b
20 Que tourmente un rayon du soleil irisé, 6+6 b
Cet affamé qui n'a pas eu d'avoine, en somme 6+6 a
N'est qu'une rosse. Il est malheureux comme un homme. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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