Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_15/BAN630
Théodore de BANVILLE
ROSES DE NOËL
1878
Les Jardins
Mère, qu'il soit béni, | le grand jardin de fleurs 6+6 a
Qui vit, petite enfant, | ton sourire et tes pleurs ! 6+6 a
Là, ta mère aux beaux yeux, | jeune et pleine de grâce 6+6 b
Te chantait des chansons | de nourrice à voix basse ; 6+6 b
5 Ton père, sérieux, | te prenait dans ses bras, 6+6 a
Et t'écoutant, ravi, | dès que tu murmuras, 6+6 a
Disait : O frêle enfant ! | il faut veiller sur elle. 6+6 b
Et c'était entre eux deux | une folle querelle 6+6 b
De lutter pour donner | une joie à tes yeux, 6+6 a
10 Et de savoir lequel | t'obéirait le mieux. 6+6 a
O Dieu ! le temps s'envole | ainsi que des fumées, 6+6 b
Emportant loin de nous | les âmes bien aimées, 6+6 b
Nos rêves, nos désirs, | tout ce qui nous fut cher. 6+6 a
Le froid du soir qui tombe | entre dans notre chair, 6+6 a
15 Et cependant toujours | les voix qui nous émurent 6+6 b
Comme en un vague songe | autour de nous murmurent ; 6+6 b
Elles ont la douceur | sereine de l'espoir 6+6 a
Et nous les entendons | qui disent : Au revoir ! 6+6 a
Nos Anges, dans cette ombre | où notre pas vacille 6+6 b
20 Nous regardent souffrir | d'un œil doux et tranquille 6+6 b
Et tandis que leur vol | mystérieux nous suit, 6+6 a
Au-dessus de nos fronts | envahis par la nuit 6+6 a
Nous voyons l'avenir | sortir d'un sombre voile 6+6 b
Sous la nue, et grandir | comme une blanche étoile. 6+6 b
25 Oh ! sois heureuse ! et quand | frémit l'aile du soir, 6+6 a
Songe aux chers cœurs avec | le plus tranquille espoir, 6+6 a
Car un pressentiment | céleste nous enivre 6+6 b
Dans cette solitude | où nous les sentons vivre. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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