Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_15/BAN628
Théodore de BANVILLE
ROSES DE NOËL
1878
Pourquoi seuls ?
Eh bien ! mère, prenons les souvenirs si doux, 6+6 a
Le temps où tes enfants jouaient sur tes genoux, 6+6 a
Ta mère qui savait encor comme on espère, 6+6 b
La grandeur, la bonté charmante de ton père, 6+6 b
5 Et le mien tout amour, comme je le revois, 6+6 a
La Font-Georges vermeille où se mêlaient nos voix, 6+6 a
Et ma petite sœur qui passait dans les herbes, 6+6 b
Avec sa bouche rose et ses grands yeux superbes, 6+6 b
Et ses cheveux si fins dans la brise envolés, 6+6 a
10 Ce triomphe éclatant des bleuets dans les blés, 6+6 a
Et tes enfants jaseurs qui, lassés de leur course, 6+6 b
Tous deux s'agenouillaient et buvaient à la source ! 6+6 b
O mère ! plongeons-nous dans ce flot ! Revoyons 6+6 a
Les peupliers, les eaux tremblantes, les rayons, 6+6 a
15 Vos projets merveilleux, tout ce temps où la vie 6+6 b
De pourpre et d'or, était comme une aube ravie 6+6 b
Jetant ses feux rosés dans l'azur empli d'yeux ; 6+6 a
Prenons ces souvenirs, ce passé radieux, 6+6 a
Qui devant nous comme un riant matin flamboie, 6−6 b
20 Et renouvelons-nous dans ce trésor de joie ! 6+6 b
Même quand le printemps neige sur les tilleuls 6+6 a
Et resplendit, pourquoi nous sentirions-nous seuls, 6+6 a
Puisque, gardant toujours aux nôtres nos tendresses, 6+6 b
Nos baisers, notre amour, nos meilleures caresses, 6+6 b
25 Nous n'avons pas des cœurs lâches ni paresseux, 6+6 a
Et puisque, pleins encor du cher esprit de ceux 6+6 a
Qui revivent baignés par les clartés divines, 6+6 b
Nous les sentons vivants encor dans nos poitrines ? 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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