Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_15/BAN627
Théodore de BANVILLE
ROSES DE NOËL
1878
Vers le ciel
Élevons nos regards | vers le ciel adouci. 6+6 a
Mère, c'est dans un jour, | pareil à celui-ci 6+6 a
Que ta mère, éperdue, | en ses ferveurs étranges, 6+6 b
Te voyait, en dormant, | sourire pour les Anges ! 6+6 b
5 Ah ! par ces premiers jours | de printemps clairs et doux, 6+6 a
Le souffle de nos morts | chéris est avec nous. 6+6 a
Il caresse nos fronts | et nous dit à l'oreille : 6+6 b
Voici que tout renaît | et que tout se réveille ; 6+6 b
Qu'après l'hiver jaloux | qui dépouillait leur front 6+6 a
10 Les bois luxuriants | bientôt reverdiront, 6+6 a
Et que renouvelant | sa riche broderie 6+6 b
La terre au flanc vermeil | sera toute fleurie ! 6+6 b
Mère, ils parlent ainsi, | car ils suivent nos pas. 6+6 a
Ils ne nous laissent pas, | ils ne nous quittent pas, 6+6 a
15 Mais attentifs, voyant | nos peines amassées, 6+6 b
A suivre dans nos yeux | l'ombre de nos pensées, 6+6 b
Ils ne sont malheureux | que de notre douleur, 6+6 a
Puisqu'ils ont déjà pu | sentir leur vie en fleur 6+6 a
Naître et s'éveiller, comme | un renouveau splendide. 6+6 b
20 La vérité n'est pas | notre front qui se ride : 6+6 b
C'est la bonté de Dieu, | qui nous laisse entrevoir 6+6 a
Au lointain la lueur | sereine de l'espoir, 6+6 a
Et qui nous versera | le bonheur sans mesure 6+6 b
Dans les cieux frémissants | que sa prunelle azure. 6+6 b
25 Ils nous rendra mon père | et sa grave douceur 6+6 a
Et le rire ingénu | de ma petite sœur ; 6+6 a
Car le Seigneur n'emplit | d'ombre la forêt verte 6+6 b
Et ne sème des fleurs | sur la plaine déserte 6+6 b
Et ne fait rayonner | sur nous le soleil d'or 6+6 a
30 Que pour nous dire : Enfants, | patientez encor ; 6+6 a
Vos ennuis sont amers | et vos jours difficiles, 6+6 b
Mais je vous vois, je songe | à vous. Soyez tranquilles. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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