Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_13/BAN535
Théodore de BANVILLE
OCCIDENTALES
1875
Courbet, seconde manière
Réalisme, oripeaudémodé, vieille enseigne, 6+6 a
Tu n'as plus ce hérosqui te rafistolait. 6+6 b
Il faut te dire adieu,quoique mon cœur en saigne : 6+6 a
Courbet ne tire plusde coups de pistolet. 6+6 b
5 Il est sage à présent :c'en est fait des caprices 6+6 a
Étranges et bouffonsque ce réaliste eut. 6+6 b
Succès ! il était tempsenfin que tu le prisses, 6+6 a
Et je vois devant luise dresser l'Institut. 6+6 b
C'en est fait des lutteursdont la chair était bleue, 6+6 a
10 Des nez extravagants,des yeux à demi ronds ! 6+6 b
Courbet transfiguréne coupe plus la queue 6+6 a
De ses chiens. Il n'est plusqu'admirable. Admirons. 6+6 b
Ses tableaux, attaquésavec un zèle habile, 6+6 a
Qu'on ne voyait jadisque dans Ornans, ornant 6+6 b
15 Les salons bourgeois, ontenfin usé la bile 6+6 a
Des vingt critiques d'art,qui vont le flagornant ! 6+6 b
Au temple de la Gloireil vient, un dieu le porte. 6+6 a
Gautier devant ses pass'incline, et Pelloquet 6+6 b
Rayonnant et pensiflui dit : Voici la porte ! 6+6 a
20 Et Saint-Victor s'apprêteà tourner le loquet. 6+6 b
C'est justice, et Courbets'en va dans la verdure, 6+6 a
Ivre de l'air salubreet du chant des bouvreuils. 6+6 b
Il a violemmentépousé la Nature 6+6 a
Au fond d'un bois, dans laremise des chevreuils. 6−6 b
25 Printemps luxurieuxdont Avril fait la couche, 6+6 a
O printemps verdoyant,c'est toi qui les ombras, 6+6 b
Les rochers dormaitcette Reine farouche : 6+6 a
Courbet sans dire un motl'empoigna dans ses bras. 6+6 b
C'est en vain qu'éveilléeen sursaut, cette Nymphe 6+6 a
30 Cacha de ses deux mainsson corps puissant et doux 6+6 b
le sang est bien plusabondant que la lymphe, 6+6 a
Et lui cria : Monsieur,pour qui me prenez-vous ? 6+6 b
Car le mtre d'Ornansl'emporta dans son aire, 6+6 a
Et, fougueux, lui fermala bouche ardente avec 6+6 b
35 Un baiser appuyécomme un coup de tonnerre, 6+6 a
En lui disant tout bas :Va te plaindre à l'art grec ! 6+6 b
Voilà comment les gensqui ne sont pas timides 6+6 a
Savent mener à bienleurs affaires de cœur. 6+6 b
Or, la Nymphe, en rouvrantses yeux d'amour humides, 6+6 a
40 Dit au paysagisteheureux : O mon vainqueur ! 6+6 b
O mon roi ! tu m'as faitune cour un peu vive, 6+6 a
Mais j'aime la franchise,et je ne t'en veux plus ! 6+6 b
Prends mes ruisseaux dormantssous la grotte pensive, 6+6 a
Prends tout ! prends mes rocherset mes bois chevelus ! 6+6 b
45 C'est ainsi que le mtrea fait ce paysage 6+6 a
, sous la frondaisonmurmurante des bois 6+6 b
Dont la masse frémitdans l'air comme un visage, 6+6 a
Frissonne ce ruisseau,si vivant que j'y bois ! 6+6 b
Et puisque sa peintureest vraiment si bien mise 6+6 a
50 Dans ce chef-d'œuvre clair,ouvré comme un bijou, 6+6 b
Ma foi ! pardonnons-luisa femme sans chemise, 6+6 a
Dont les cheveux sont faitsde copeaux d'acajou ! 6+6 b
Car ce puissant génieailé qui se déploie 6+6 a
En liberté, parfoisa ses licences, mais 6+6 b
55 Se trompe encore avecune robuste joie, 6+6 a
Et ceux qui ne font rienne se trompent jamais ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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