MÉTRIQUE EN LIGNE

a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre

BAN_11/BAN500

Théodore de BANVILLE

TRENTE-SIX BALLADES JOYEUSES

1873

XXVI

Ballade sur lui-même

	Assembleur de rimes, Banville,	8	a
	C'est bien que les chardonnerets	8	b
	Chantent dans les bois de Chaville ;	8	a
	Mais veux-tu chez les Turcarets	8	b
5	Emplir ton coffre et tes coffrets ?	8	b
	Plante là ton rêve fé erique !	8	c
	C'est bien dit, mais je ne saurais,	8	b
	Je suis un po ëte lyrique.	8	c

	Je puis encor charmer la ville	8	a
10	Avec la flûte de Segrais ;	8	b
	Mais exercer un art servile,	8	a
	Comment l'oserions-nous, pauvrets !	8	b
	Si je le pouvais, j'aimerais	8	b
	La toile-cuir et l'Amérique,	8	c
15	Mais de quoi servent les regrets ?	8	b
	Je suis un po ëte lyrique.	8	c

	Mon allure est trop peu civile.	8	a
	Toujours (autrement je mourrais,)	8	b
	Fuyant toute besogne vile,	8	a
20	Je retourne aux divins retraits,	8	b
	Comme, fuyant l'impur marais,	8	b
	A travers la nu e électrique	8	c
	L'oiselet retourne aux forêts ;	8	b
	Je suis un po ëte lyrique.	8	c

	Envoi
25	Prince, voilà tous mes secrets,	8	b
	Je ne m'entends qu'à la métrique :	8	c
	Fils du dieu qui lance des traits,	8	b
	Je suis un po ëte lyrique.	8	c

Juillet 1869.

mètre

profil métrique : 8