Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_10/BAN445
Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
Versailles
Versailles regarde la route, 8 a
Muet et se sentant frémir, 8 b
Et son peuple de marbre écoute 8 a
La voix des fontaines gémir. 8 b
5 Maître des palais et des bouges, 8 a
Le roi Guillaume sort, coiffé 8 b
D'une casquette à galons rouges. 8 a
Il est simple, ayant triomphé. 8 b
A travers la campagne verte, 8 a
10 Il passe d'un air indulgent 8 b
Dans sa calèche découverte, 8 a
Entre deux cuirassiers d'argent. 8 b
Puis il rentre. O gaietés champêtres ! 8 a
Pendant qu'il dîne, on fait un peu 8 b
15 De musique sous ses fenêtres. 8 a
C'est bien modeste pour un dieu ! 8 b
Haïssant la lâcheté vile 8 a
Et mal instruits aux trahisons, 8 b
Tous les habitants de la ville 8 a
20 Sont enfermés dans leurs maisons. 8 b
Mais sous leurs cheveux en broussailles 8 a
Le visage de blanc couvert, 8 b
De fausses dames de Versailles 8 a
Agrémentent le tapis vert. 8 b
25 Ce sont les rousses fiancées 8 a
De tout le monde, — au cœur bavard, 8 b
Que, par décence, on a chassées 8 a
De nos cafés du boulevard. 8 b
Les officiers, par politesse 8 a
30 Pour des Phrynés que nous cotons, 8 b
Disent : Madame la comtesse, 8 a
Au nez rose de ces Gothons, 8 b
Et s'inclinent jusqu'à leur ventre. 8 a
Le soir vient. Lise et Turlupin, 8 b
35 Tout ce beau monde en carton — rentre 8 a
Dans quelque boîte de sapin, 8 b
Et sur toi, dans les maisons closes, 8 a
Sans lumière dans leur mur blanc, 8 b
France des épis et des roses, 8 a
40 On verse des larmes de sang ! 8 b
Cependant les officiers glabres, 8 a
Avec un cynisme innocent, 8 b
Font traîner lourdement leurs sabres 8 a
Sur le pavé retentissant, 8 b
45 Et l'on entend sous les murailles 8 a
Qui déjà tressaillent d'espoir, 8 b
Cet absurde bruit de ferrailles 8 a
Déchirer le silence noir. 8 b
mètre profil métrique : 8
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