Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_10/BAN443
Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
La Contagion
La Contagion, dans ce temps 8 a
Épouvantable des histoires, 8 b
Sur nos ennemis hésitants 8 a
Éparpille ses flèches noires. 8 b
5 Ils meurent en leurs lits fiévreux, 8 a
Tandis que dans leur âme crie, 8 b
Au milieu de songes affreux, 8 a
La figure de la Patrie. 8 b
D'un œil morne et vivant encor, 8 a
10 Ils voient, loin des salles moroses, 8 b
Leurs femmes aux longs cheveux d'or 8 a
Et leurs enfants aux bouches roses. 8 b
Et brûlants, le sein haletant, 8 a
Ils cherchent, dans leur longue épreuve, 8 b
15 Le gai village, reflétant 8 a
Ses maisons blanches dans le fleuve ! 8 b
Ils meurent, soldats, cavaliers, 8 a
Jeunes gens gais comme l'aurore, 8 b
Par centaines et par milliers, 8 a
20 Et la chaux vive les dévore. 8 b
Parfois, sentant comme un remord 8 a
A voir cette masse vivante 8 b
S'écrouler ainsi dans la mort, 8 a
Leur chef se trouble et s'épouvante. 8 b
25 Fléau, dit-il d'un cœur transi, 8 a
Que veut ta rage envenimée ? 8 b
Pourquoi viens-tu me prendre ainsi 8 a
Tout le meilleur de mon armée ? 8 b
Pourquoi viens-tu nous immoler ? 8 a
30 Mais la Contagion impure 8 b
Devient visible et fait voler 8 a
Les serpents de sa chevelure, 8 b
Et parle ainsi : — Quand les clairons, 8 a
Déchnés sur les territoires, 8 b
35 Font frissonner les ailerons 8 a
Noirs et sinistres des Victoires ; 8 b
Quand montent les arcs triomphaux ; 8 a
Quand les Batailles aux longs râles 8 b
Vont tranchant de leur large faux 8 a
40 Des moissons de cadavres pâles ; 8 b
Quand vous avez dit : Tue ou meurs ! 8 a
Quand de la terre qui poudroie 8 b
Montent d'effroyables clameurs ; 8 a
Quand la Guerre tonne et foudroie 8 b
45 Au milieu des champs douloureux, 8 a
Cette meurtrière à l'œil sombre 8 b
M'apporte dans le vol affreux 8 a
De ses ailes. Je suis son Ombre. 8 b
mètre profil métrique : 8
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