Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_10/BAN434
Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
A la Patrie
Oui, je t'aimais, ô ma Patrie ! 8 a
Quand, maîtresse des territoires, 8 b
Tu menais de ta main chérie 8 a
Le chœur éclatant des Victoires ; 8 b
5 Lorsque, souriante et robuste 8 a
Et pareille aux Anges eux-mêmes, 8 b
Tu mêlais sur ta tête auguste 8 a
Les lauriers et les diadèmes ! 8 b
Vivant passé, que rien n'efface ! 8 a
10 Les peuples, ô grande ouvrière, 8 b
N'osaient te regarder en face 8 a
Dans ta cuirasse de guerrière ; 8 b
Et toi, retrouvant dans ton rêve 8 a
L'âme de Pindare et d'Eschyle, 8 b
15 Tu portais, sans laisser ton glaive, 8 a
La lyre des Dieux, comme Achille ! 8 b
Calme sous l'azur de tes voiles, 8 a
Et multipliant les prodiges, 8 b
Tu pouvais semer des étoiles 8 a
20 Sur les rênes de tes quadriges ; 8 b
On louait ta blancheur de cygne 8 a
Et ton ciel, dont la transparence 8 b
Charme tes forêts et ta vigne ; 8 a
On disait : Voyez ! c'est la France ! 8 b
25 Oui, je t'aimais alors, ô Reine, 8 a
Menant dans tes champs magnifiques 8 b
Brillants d'une clarté sereine 8 a
Tous les triomphes pacifiques ; 8 b
Mais à présent, humiliée, 8 a
30 Sainte buveuse d'ambroisie, 8 b
Farouche, acculée, oubliée, 8 a
Je t'adore ! Avec frénésie 8 b
Je baise tes mains valeureuses, 8 a
A présent que l'éponge amère 8 b
35 Brûle tes lèvres douloureuses 8 a
Et que ton flanc saigne, — ma mère ! 8 b
mètre profil métrique : 8
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