Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_10/BAN419
Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
La bonne Nourrice
Portant, selon le rit ancien, 8 a
Un manteau de pourpre, et coiffée 8 b
Du sombre casque prussien, 8 a
La Mort, épouvantable fée, 8 b
5 Son échine ployée en arc 8 a
Et docile au moindre caprice, 8 b
Câline son enfant Bismarck, 8 a
Ainsi qu'une bonne nourrice. 8 b
Et doucement, avec amour, 8 a
10 Elle berce le rude athlète 8 b
Entre ses os lisses, à jour 8 a
Sur sa poitrine de squelette. 8 b
Arrangeant le front du héros 8 a
Sur un oreiller de dentelle 8 b
15 Disposée en riants carreaux : 8 a
O pauvre bien-aimé, dit-elle, 8 b
Il est fatigué du gala 8 a
Qu'il a fait avec ses ilotes. 8 b
Il revient de la fête ; il a 8 a
20 Du sang jusqu'au haut de ses bottes ; 8 b
Pour me préparer mon butin 8 a
Qu'une pourpre vivante arrose, 8 b
Il a veillé jusqu'au matin : 8 a
Il est bien temps qu'il se repose ! 8 b
25 Ainsi parle à mi-voix, sans bruit, 8 a
Avec sa bouche sans gencive 8 b
Dont les dents brillent dans la nuit, 8 a
La bonne nourrice attentive. 8 b
Cependant le chef des uhlans, 8 a
30 Rêvant du carnage écarlate, 8 b
Voit encor les blessés hurlants, 8 a
Et sa prunelle se dilate. 8 b
Enfin calme, heureux, sans remord, 8 a
Il ferme sa paupière sombre. 8 b
35 Il sommeille déjà ; la Mort, 8 a
Se penchant vers le faiseur d'ombre 8 b
Qui de tout temps la festoya, 8 a
Le caresse à chaque minute, 8 b
Et, jouant sur un tibia, 8 a
40 L'endort avec un air de flûte. 8 b
mètre profil métrique : 8
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