Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_10/BAN418
Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
La Soirée
Lorsqu'en revenant du rempart 8 a
Où, plein d'une foi chaleureuse, 8 b
Il a bien veillé pour sa part, 8 a
Le père quitte sa vareuse, 8 b
5 En voilà jusqu'au lendemain ! 8 a
Il t'oublie, aigre vent qui souffles 8 b
Sur les talus, et, d'une main 8 a
Réjouie, il met ses pantoufles. 8 b
Après avoir dîné sans bruit, 8 a
10 Il regardera quelque estampe 8 b
Ou bien lira jusqu'à minuit 8 a
Aux douces clartés de la lampe, 8 b
Avec sa femme et ses enfants, 8 a
Amusant l'un d'eux sur sa jambe 8 b
15 Et voyant leurs fronts triomphants 8 a
Luire aux clartés du feu qui flambe. 8 b
Il caresse complaisamment 8 a
Cette jeune et chère couvée 8 b
Et suit avec un œil d'amant 8 a
20 Sa compagne enfin retrouvée, 8 b
Qui, charmante en sa floraison, 8 a
Sous le clair regard qui l'admire 8 b
Se promène dans la maison 8 a
Qu'elle éclaire de son sourire. 8 b
25 Alors le père tout heureux 8 a
Ne regrette ni les théâtres, 8 b
Où des cailloux aventureux 8 a
Ornaient de fausses Cléopâtres, 8 b
Ni les cafés, plus laids encor, 8 a
30 Où des Phrynés aux blancheurs mates 8 b
Flamboyaient sous leurs cheveux d'or, 8 a
Comme des bêtes écarlates. 8 b
Plus de cercles, où par monceau 8 a
L'or tombait, et ruisselait comme 8 b
35 L'eau méprisable du ruisseau ! 8 a
La femme a retrouvé son homme, 8 b
Et chacun reste avec les siens, 8 a
Riant à l'enfant qui babille, 8 b
Grâce à messieurs les Prussiens, 8 a
40 Qui nous ont rendu la famille ! 8 b
mètre profil métrique : 8
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