Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_10/BAN412
Théodore de BANVILLE
IDYLLES PRUSSIENNES
1871
Les Allemandes
Dans leurs villes belles et grandes 8 a
glissent leurs foules accrues, 8 b
Les jeunes femmes allemandes 8 a
Vont lugubrement par les rues. 8 b
5 Toutes en noir, sous leurs longs voiles, 8 a
Murmurant le nom du ministre 8 b
Et plus blanches que les étoiles, 8 a
Elles marchent d'un air sinistre. 8 b
Rebuvant leurs larmes aigries, 8 a
10 De la guerre vivants emblèmes, 8 b
De leurs longues mains amaigries 8 a
Elles trnent des enfants blêmes. 8 b
Hélas ! murmure une d'entre elles 8 a
Avec une voix de fantôme, 8 b
15 La Victoire a pris sous ses ailes 8 a
Notre héros, le roi Guillaume ; 8 b
Monsieur de Bismarck nous informe 8 a
Qu'il va tailler une Allemagne 8 b
Plus magnifique et plus énorme 8 a
20 Que celle du roi Charlemagne ; 8 b
Il leur faudra mille ans pour boire 8 a
Les éloges qu'ils thésaurisent, 8 b
Et leur Fritz, écrasé de gloire, 8 a
Se porte bien, à ce qu'ils disent. 8 b
25 Mais nos Fritz à nous, ô martyre ! 8 a
Les pères de ces petits êtres 8 b
Dont la main tremblante nous tire, 8 a
sont-ils ? Qu'en ont fait leurs mtres ? 8 b
Loin de nous, qui devons nous taire, 8 a
30 L'œil morne et la poitrine ouverte, 8 b
A peine recouverts de terre, 8 a
Ils sommeillent sous l'herbe verte. 8 b
Leur front de neige se soulève 8 a
Pendant les nuits éblouissantes, 8 b
35 Et quoique morts, parfois en rêve 8 a
Ils voient leurs femmes gémissantes. 8 b
Ils dorment là-bas dans les havres 8 a
jamais notre vois n'arrive, 8 b
Et sur tous leurs pauvres cadavres 8 a
40 On a jeté de la chaux vive. 8 b
mètre profil métrique : 8
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