Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_1/BAN55
Théodore de BANVILLE
Les Cariatides
1842
LIVRE TROISIÈME
LE PRESSOIR
À Auguste Vitu
Sans doute elles vivaient, ces grappes mutilées 6+6 a
Qu'une aveugle machine a sans pitié foulées ! 6+6 a
Ne souffraient-elles pas lorsque le dur pressoir 6+6 b
A déchiré leur chair du matin jusqu'au soir, 6+6 b
5 Et lorsque de leur sein, meurtri de flétrissures, 6+6 a
Leur pauvre âme a coulé par ces mille blessures ? 6+6 a
Les ceps luxuriants et le raisin vermeil 6+6 b
Des coteaux, ces beaux fruits que baisait le soleil, 6+6 b
Sur le sol à présent gisent, cadavre infâme 6+6 a
10 D'où se sont retirés le sourire et la flamme ! 6+6 a
Sainte vigne, qu'importe ! à la clarté des cieux 6+6 b
Nous nous enivrerons de ton sang précieux ! 6+6 b
Que le cœur du poëte et la grappe qu'on souille 6+6 a
Ne soient plus qu'une triste et honteuse dépouille, 6+6 a
15 Qu'importe, si pour tous, au bruit d'un chant divin, 6+6 b
Ruisselle éblouissant le flot sacré du vin ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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