Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
AIC_2/AIC16
Jean AICARD
Les Jeunes Croyances
Le Rachat de la Tour
1867
I
XIII
Nous sommes deux enfants et nous sommes deux âmes ; 6+6 a
Nos cœurs sont enlacés ; nous enlaçons nos mains, 6+6 b
Toi, femme aux pleurs bénis, forte parmi les femmes, 6+6 a
Moi, sérieux, dé penché sur les humains. 6+6 b
5 Nous vivons ; nous chantons ; nous faisons notre aumône, 6+6 a
Et nous ne demandons qu’à nous aimer, ma sœur, 6+6 b
Et dans la route où nulle étoile ne rayonne 6+6 a
Nous foulons sous nos pieds les débris du bonheur ! 6+6 b
Quoi ! si jeunes ? si tôt ? Oui, les méchants, ma fille, 6+6 a
10 Ont toujours sur les bons versé leur âcre fiel… 6+6 b
Mais moi qui suis tout seul, seul même en ma famille, 6+6 a
Je croyais avoir droit aux clémences du ciel ! 6+6 b
Je croyais avoir droit aux clémences des hommes, 6+6 a
Puisqu’ils ont ici-bas leur libre volonté ; 6+6 b
15 Je pensais que plusieurs, sachant ce que nous sommes, 6+6 a
Nous donneraient un peu d’amour, par charité. 6+6 b
Eh bien, non, tous ont vu notre dure souffrance, 6+6 a
Ils nous ont entendu sangloter et gémir : 6+6 b
Ils ont passé, riant dans leur indifférence, 6+6 a
20 Ou de notre douleur se faisant un plaisir ! 6+6 b
Ta porte s’est fermée, et pour moi s’est rouverte ! 6+6 a
Sans cela, pèlerin privé de tout secours, 6+6 b
On m’eût retrouvé mort dans ma route déserte, 6+6 a
Car mon fardeau me pèse, et je marche toujours. 6+6 b
25 Toi, tu repris la main loyale de ton frère, 6+6 a
Tu vins rendre une joie au pauvre paria ; 6+6 b
En échange il t’offrit sa saignante misère, 6+6 a
Et l’espoir sur nos fronts pour un moment brilla. 6+6 b
Aujourd’hui, tout s’éteint. — La noire multitude 6+6 a
30 Nous insulte et s’en va ! Nous, pleins d’un vaste amour, 6+6 b
Nous traversons la nuit, sinistre solitude, 6+6 a
Tristes, mais grands et fiers, et meilleurs chaque jour ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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