Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
ACK_2/ACK23
Louise-Victorine ACKERMANN
POÉSIES PHILOSOPHIQUES
1871
I
Mon Livre
Je ne vous offre pluspour toutes mélodies 6+6 a
Que des cris de révolteet des rimes hardies. 6+6 a
Oui ! Mais en m'écoutantsi vous alliez pâlir ? 6+6 b
Si, surpris des éclatsde ma verve imprudente, 6+6 c
5 Vous maudissez la voixénergique et stridente 6+6 c
 Qui vous aura fait tressaillir ? 8 b
Pourtant, quand je m'élèveà des notes pareilles, 6+6 a
Je ne prétends blesserles cœurs ni les oreilles. 6+6 a
Même les plus craintifsn'ont point à s'alarmer ; 6+6 b
10 L'accent désespérésans doute ici domine, 6+6 c
Mais je n'ai pas tiréces sons de ma poitrine 6+6 c
 Pour le plaisir de blasphémer. 8 b
Comment ? la Libertédéchne ses colères ; 6+6 a
Partout, contre l'effortdes erreurs séculaires ; 6+6 a
15 La Vérité combatpour s'ouvrir un chemin ; 6+6 b
Et je ne prendrais pasparti de ce grand drame ? 6+6 c
Quoi ! ce cœur qui bat là,pour être un cœur de femme, 6+6 c
 En est-il moins un cœur humain ? 8 b
Est-ce ma faute à moisi dans ces jours de fièvre 6+6 a
20 D'ardentes questionsse pressent sur ma lèvre ? 6+6 a
Si votre Dieu surtoutm'inspire des souons ? 6+6 b
Si la Nature aussiprend des teintes funèbres, 6+6 c
Et si j'ai de mon temps,le long de mes vertèbres, 6+6 c
 Senti courir tous les frissons ? 8 b
25  Jouet depuis longtempsdes vents et de la houle, 6+6 a
Mon bâtiment fait eaude toutes parts ; il coule. 6+6 a
La foudre seule encoreà ses signaux répond. 6+6 b
Le voyant en périlet loin de toute escale, 6+6 c
Au lieu de m'enfermertremblante à fond de cale, 6+6 c
30  J'ai voulu monter sur le pont. 8 b
À l'écart, mais debout,là, dans leur lit immense 6+6 a
J'ai contemplé le jeudes vagues en démence. 6+6 a
Puis, prévoyant bientôtle naufrage et la mort, 6+6 b
Au risque d'encourirl'anathème ou le blâme, 6+6 c
35 À deux mains j'ai saisice livre de mon âme, 6+6 c
 Et j'ai lancé par-dessus bord. 8 b
C'est mon trésor unique,amassé page à page. 6+6 a
À le laisser au fondd'une mer sans rivage 6+6 a
Dispartre avec moije n'ai pu consentir. 6+6 b
40 En dépit du courantqui l'emporte ou l'entrave, 6+6 c
Qu'il se soutienne doncet surnage en épave 6+6 c
 Sur ces flots qui vont m'engloutir ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
logo du CRISCO logo de l'université